L'histoire :
Leftéris se lève, comme chaque jour, et remplit ses tâches quotidiennes. Alors qu’il revient de courses, il croise le propriétaire de l’immeuble qui lui réclame ses charges. Après avoir rangé ses achats, il reçoit un coup de téléphone. Il s’agit de sa fille, qui lui donne des nouvelles, puis de son ex-femme, qui lui réclame sa pension. Alors qu’il commence à se préparer à manger, un second coup de fil retentit. C’est Leonidas, son patron, qui le presse de venir au boulot. Lefléris revêt son costume et part. En arrivant, il apprend qu’un corps est arrivé à la morgue. Le cadavre est celui d’un vieil homme que la police a trouvé un mois après son décès. Visiblement, une forte somme d’argent a été trouvée sous son lit, mais les pompes funèbres doivent attendre l’arrivée de sa fille, qui est en Espagne, pour savoir s’ils peuvent procéder à l’enterrement. La mise en bière a été faite, mais avec la chaleur qui touche la Grèce à ce moment, Leonidas demande à Leftéris, son croque-mort, d’emmener le cercueil loin d’ici et de le laisser en plein air, le temps qu’ils obtiennent l’argent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le croque-mort a d'emblée deux arguments pour éveiller la curiosité des lecteurs : primo, le personnage principal est fossoyeur ; deuxio, le récit est originaire de Grèce. L’histoire se déroule à Thessalonique, en pleine chaleur estivale, dans un contexte économique actuel. Nous faisons alors la connaissance de Leftéris. Ce croque-mort est peu bavard, chauve, la barbe blanche. Il a été marié et il a une petite fille. Celui-ci est appelé par son patron pour une mission particulière : surveiller le cadavre d’un homme dont les funérailles ne pourront avoir lieu que 2 jours plus tard. Or vue la chaleur, il doit emmener le cercueil dans les hauteurs de la ville pour éviter que les odeurs cadavériques ne gênent tout le monde. De fait, on suit avec intérêt cet épisode de la vie d’un fossoyeur lambda. A travers ce dossier, nous le verrons se livrer un peu sur les fantômes qui le hantent. Les deux scénaristes optent pour une narration lente, de celle où l’on découvre progressivement la personnalité du héros. La lecture est intéressante, même si on regrettera au final que cette tranche de vie soit si courte. Visuellement, le dessinateur Athanassios Petrou est une découverte. Son style réaliste manque parfois de finition, mais l’ensemble est soigné. Le croque-mort est loin d’être un récit glauque, c'est presque tout l’inverse : une déclaration d’amour à la vie, par l’un de ses fidèles passeurs.
