L'histoire :
Près d’Oslo, Norvège, 1880. Un jeune garçon de 16 ans prénommé Edvard Munch vient de prendre une décision : il sera peintre ou rien. Kristiana, 1888. Dans un bar, Edvard Munch a 25 ans, l’âge de tous les possibles. Il débat avec ses amis sur la sexualité, la liberté, l’amour. C’est la Bohême de Kritiana. De retour à la maison, il doit faire face à son père réactionnaire qui ne voit pas d’un bon œil les fréquentations de son fils, qu’il qualifie de bohémiennes. Il se réfugie dans sa peinture. Il pense à sa mère morte de tuberculose quand il avait 5 ans. Dans son esprit, son visage commence à se confondre avec celui de sa tante, qui l’élève depuis. Il apprend le français car il souhaite, un jour, rejoindre ce pays où les artistes sont légions. Avec son ami Frits Thaulow, il suit les cours de Christian Krhog qui lui explique que la peinture actuelle comporte trois aspects fondamentaux. Il ne faut pas être esclave des détails. Il faut laisser l’émotion l’emporter sur l’observation froide. La lumière et les ombres doivent organiser la composition des tableaux. Sur tous ces aspects, Munch excelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour tous, Edvard Munch est un peintre expressionniste dont l’œuvre la plus célèbre est le Cri. Ce tableau a notamment inspiré le masque de Ghostface du film Scream de Wes Craven. Mais au-delà de cette toile mythique, l’artiste laisse derrière lui une œuvre considérable et plus de 13 000 pages de journaux intimes, notes, carnets et annotations sur des feuilles volantes. Cette énorme production révèle un homme obsédé par la recherche de l’espace neutre, isolé de la souffrance des autres. Giorgia Marras s’empare de son histoire. L’histoire d’un homme épris de libertés dans un monde verrouillé par la morale. Un homme qui s’éprend d’une femme mariée. Un homme marqué par la douleur d’avoir perdu sa mère alors qu’il était enfant. Dans cet ouvrage dessiné en noir et blanc, cet événement rythme le récit et se démarque par des cases sur fond bleu, comme pour mieux marquer la nostalgie du passé. Le trait de Giorgia Marras est subtil, empreint de jeunesse et de délicatesse. L’ensemble est prometteur, même si on a l’impression que les scènes sont toujours un peu figées.