L'histoire :
Que peuvent-elles se raconter au maquillage, avant de poser pour nos magazines ? Le temps d’un rouge à lèvres, d’un fard (…). Les tops-models parlent d’elles-mêmes, elles parlent de cul ! De leur cul qu’elles préfèrent réserver à l’argent qu’aux sentiments (à défaut de pouvoir réunir les deux)… Pourtant, ces femmes « idéales » –idéalisées – se plaignent (comme les autres) de leur physique, de leur haleine au réveil, de leur dépendance aux médicaments et drogues. Elles ne font pas exception… Les problèmes du monde – la déforestation, par exemple – elles les comprennent mieux rapportés à leur propre cul. Parler d’épilation pubienne et de chaleur menstruelle, cela leur parle mieux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elles font la Une des magazines sur papier glacé. Elles s’affichent partout au quotidien (publicité murale, spot télé, défilé, etc.), pourtant aucune bande dessinée ne leur était jusqu’alors consacrée. A compter du printemps 2008, le lecteur de l’Echo des Savanes a pu apprécier les planches (et demi-planches) de String – pseudo providentiel, si l’on en juge par ses models vêtues de leur seule petite culotte. Le dessin est recherché, épuré, stylé, en un mot : « posé ». Sensuel et glacial à la fois. Car le discours est loin de l’apologie et dépeint, au contraire, au vitriole nos vitrines de la mode (minceur). Les belles ne parleraient que de cul, de cul et encore de cul ! Seul leur cul les préoccupe et tout s’y rapporte. La famine en Afrique, la déforestation, le réchauffement climatique, etc. elles n’ont que le sexe à la bouche ! L’image de ces Flops models en prend un sérieux coup. Parfaitement adapté au format magazine, le travail de String peut cependant finir par agacer. La faute à la répétition. Cet égoïsme « mal » placé, jouant sur le contraste entre une classe apparente et une réalité personnelle creuse, détonne, fascine, mais dérange de concert. Mélange de désir et d’aversion. Paradoxal.