L'histoire :
Une île polynésienne. Comme tous les matins, Manu’a prend son bateau de pêche. Son fils Tamaé n’a pas voulu l’accompagner. Il préfère rester à quai avec sa mère Réva. La mer, ça ne l’intéresse pas, il préfère la terre ferme. Manu’a part pêcher au-delà du lagon, vers le Pohatu. Hier, on y a vu de beaux mahi-mahi. Alors qu’il s’apprête à lever l’ancre, un gros bateau de pêche le percute. Ce que Manu’a ne sait pas, c’est que son hélice a été endommagée par le choc. Manu’a entend d’ailleurs un drôle de bruit, mais il n’y prête pas attention. Il met le cap sur son spot de pêche. Depuis que le port a été agrandi, les cargos passent et repassent. Ils remuent l’océan, jettent l’ancre sur les coraux et cassent l’endroit où naissent les poissons. C’est la raison pour laquelle il doit aller voir plus au large, car les poissons préfèrent le calme. La pêche est peu fructueuse. Il se décide alors à rentrer à son port d’attache, mais son moteur ne redémarre pas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le crowfunding, tout le monde connaît via ulule.com, kisskissbankbank.com et autres sites du même style. Les éditions Sandawe en ont d’ailleurs fait leur business plan pour produire des albums. Une nouvelle façon de soutenir la création dans une économie qui est sur le chemin de l'uberisation. Faute d’éditeur, Thomas Coisne et Olivier Dancot ont donc choisi de publier via un financement participatif ce premier tome d’une trilogie polynésienne (3 ans de gestation !). Ils se sont inspirés de Si loin au monde de Tavae Raiaoaoa et Lionel Duroy, ainsi que de Tahiti aux temps anciens de Teuira Henry. C'est l'histoire d'un pêcheur qui part à la dérive et se retrouve face à lui-même, à ses peurs. Son passé remonte alors à la surface, et la narration est prenante, de bout en bout. On se laisse porter le courant du récit, qui flirte avec un discours humaniste et écologique sans être donneur de leçons. Cette ode à la mer regorge de trésors et démontre que l’homme pollue de sa présence. Le dessin de TOMC est captivant, avec ses couleurs entières, dont on oublie qu’il a été amélioré de façon numérique. Un beau voyage vous attend…