L'histoire :
Le détective privé Philip Marley voit débarquer dans son bureau la sulfureuse et pétillante Miss Mulwray. Celle-ci vient lui annoncer que son mari a disparu et qu'elle souhaite le retrouver. Comme tous les vendredis, il est allé à sa partie de poker dans le quartier de Chinatown, mais il n'en est jamais revenu. Or la police refuse d'entamer des recherches dans ce qui ressemble, a priori, à une banale affaire d'adultère. Pour commencer son investigation, Marley se rend dans le quartier asiatique. Après avoir rencontré quelques indics, il apprend qu'Hollis, le mari disparu, ne jouait plus depuis trois mois en fait, et qu'il fréquentait une prostituée. Mais pas n'importe laquelle ! Une qui aurait des liens avec la famille Li Wang. Une curieuse disparition, une famille louche, et un groupe de musique suspect : l'enquête s'annonce plus noire et complexe que prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vendue avec le nouveau CD du groupe The Ligerians, la BD Famille Li Wang décline un univers sombre et glauque à la fois. David Mohamed offre en trente courtes pages un petit polar noir bien ficelé qui nous plonge dans les réseaux mafieux et proxénètes de Chinatown. Malgré la brièveté du récit, il parvient à densifier un scénario aux ressorts somme toute très classiques (un peu de violence, de drogue et de sexe) mais efficace, chaque personnage étant brossé rapidement mais avec juste ce qu'il faut de détails pour qu'on s'y intéresse. Le tout s'inscrivant dans une intrigue qui tient la route. Idem pour le graphisme : si le trait de David Mohamed, plaisant et lisible, ne déborde pas de personnalité, il s'inscrit pourtant dans une appréciable veine comics qui fait la part-belle à l'expressivité des gueules et à l'ambiance feutrée propre aux cercles mafieux. L'auteur se permet même une pointe d'humour, en faisant jouer le sale rôle aux membres du groupe de musique The Ligerians, dont on peut écouter le nouvel album en fin de BD. Quand BD et musique font bon ménage, cela donne un concept globalement sympathique. Une BD très concise, il est vrai, mais qui se lit agréablement. Sans oublier le CD, entre ska, jazz et reggae, qui ajoute à l'ambiance noire du récit...