L'histoire :
Jens peste devant son ordinateur car le réseau ne fonctionne pas. Børge arrive à sa hauteur et lui explique que c’est lui qui a décidé de couper le cordon ombilical pour une journée sans internet. C’est prouvé, les journées sans réseau apportent beaucoup aux petites entreprises, elles permettent de stimuler l’imagination des salariés. Même les portables seront enfermés dans des bocaux scellés. Au bout de quelques heures de torture, Jens n’en peut plus de voir son téléphone si près et tout de même inaccessible. Soudain, le smartphone se met à sonner et sur l’écran apparaît le nom d’un client que l’entreprise ne pensait pas pouvoir décrocher. Maintenant, il s'agit de pouvoir décrocher sur le téléphone... Personne n’arrive à ouvrir le couvercle du bocal, alors aux grands mots, les grands remèdes : Børge l’explose à grands coups de poêle… Malheureusement le téléphone ne supportera pas non plus ce traitement de choc.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album nous vient d’un auteur norvégien vivant à 600 km au nord du cercle arctique. Depuis 2016, Jens K Styve, publie des strips comiques dans de nombreux journaux, ce qui lui a valu plusieurs récompenses nationales. Aujourd’hui, 270 de ses saynètes sont compilées dans le présent ouvrage chez 404 éditions. Un « Dunce », en norvégiens (comme en anglais d’ailleurs) est un cancre. C’est notamment pour cette raison que plusieurs des personnages de cet album portent un bonnet d’âne. Ancré dans son époque, Jens K Styve s’inspire des préoccupations du quotidien mais également de thèmes d’actualité très variés comme l’ultra-connexion, les questionnements éthiques des jeunes générations à l’approche de Noël, les start-ups et leur mode de management innovant pour les tourner en dérision. C’est un humour fin, parfois loufoque, empreint d’absurdité, de non-sens et qui se moque gentiment de la bêtise des humains. Si on peut esquisser un sourire, on ne s’esclaffe pas à la lecture de ces blagues qui peuvent même avoir une tonalité un poil mélancolique : il faut dire que vivre dans une région dont la nuit dure 6 mois avec un climat rude n’est pas anodin. Les amateurs de Calvin et Hobbes pourront parfois retrouver dans certains strips la même poésie. Graphiquement, c’est épuré, les personnages ont des profils anguleux et la colorisation est douce et plaisante. Un album sympa !