L'histoire :
La Menu House est une drôle de maison, dans laquelle vivent de drôles de personnes. Léo Sabarsky, un peintre que l’angoisse de la toile blanche a complètement envahi, vient de s’y installer. Il va faire la connaissance d’Angel, un jazzman surdoué qui se produit dans le pub du quartier. Certains disent qu’il est un génie, qu’il peut jouer de tous les instruments, jusqu’à même savoir faire vibrer les pierres… Il rencontre aussi Karen la séduisante : une botaniste qui réussit l’exploit de faire pousser une forêt dans son appartement… Et un beau jour, il découvre que Jonathan Rush et son épouse se sont abrités dans son immeuble. Jonathan Rush est l’auteur de Cages, le livre par lequel le scandale est arrivé. Les propos ont choqué tant de personnes, que son auteur est contraint à vivre dans un isolement quasi-total…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cages est un ouvrage hors du commun, avec sa couverture étrange, son grand format et l’épaisseur de ses 500 pages. Il suffit d’en lire quelques pages pour comprendre qu’elle est une pierre angulaire dans la vie de son auteur. Mise en abîme du travail de peintre, référence permanente à la création et aux Arts, la première centaine de pages défile sans qu’on devine encore où McKean souhaite en venir. La narration s’avère déconcertante, avec de longs monologues ou au contraire des passages « muets », paradoxalement assez parlants ! Le traitement graphique a aussi de quoi décontenancer : ici on est loin de « McKean l’esthétique », celui des couvertures de Sandman, du terrible Batman : L’asile d’Arkham ou du sombre L’orchidée Noire. Pourtant, l’aspect intrigant est omniprésent : les portraits sont tirés au couteau, avec des visages secs. Le découpage des planches et des séquences intrigue en permanence et soulève la question du sens. Dans sa forme et dans son fond Cages n’est pas facile à lire. Très éloigné des productions grand public, il a un côté intello, intimiste, presque hermétique. Mais il contient la plus rare des richesses : celle des énigmes de la vie… Alors s'il est impossible de résumer en quelques lignes ce bouquin monumental, il est tout aussi impossible de se dire fan de comics sans l'avoir lu.