L'histoire :
Il y a des années, une terrible guerre eut lieu entre les Humains et les Arcaniques, des hybrides entre hommes et animaux. Âgée de 17 ans et vierge, Maika est présentée entièrement nue à une assistance de riches humains. Celle-ci est une Arcanique ayant l'apparence d'une jeune femme et a une curieuse marque en forme d'œil sur la poitrine. Maika trouve grâce aux yeux des enchérisseurs et finit par repartir avec Sophia de l'ordre des Cumaea, une organisation scientifique qui effectue des expériences sur les Arcaniques. Conduite avec d'autres de son espèce dans la cité de Zamora, Maika va se retrouver emprisonnée, attendant son tour pour être torturée. Alors que ses geôliers s'en prennent à de jeunes Arcaniques, Maika intervient et reçoit une correction. Seulement, cela déclenche un pouvoir chez elle qui envoie valser ses gardiens. Désormais libérée, elle peut explorer un endroit où elle a tout fait pour être enfermée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le catalogue d'Image Comics étonne depuis ses débuts par sa diversité et la qualité de ses publications. Monstress est le parfait exemple de cette richesse de production avec un univers fantasy fortement inspiré de la culture japonaise. Bénéficiant d'une forte popularité outre-Atlantique ainsi que de revues dithyrambiques, il nous tardait de jeter un œil sur le titre. C'est la romancière-scénariste Marjorie Liu, connu des amoureux de Marvel pour avoir écrit le premier mariage entre homme de la Maison aux idées (Kyle et Vega), qui se charge de raconter les aventures de Maika, une hybride humain-animal qui contient en elle une créature monstrueuse et redoutable. Sous les traits d'une jeune femme, l'héroïne déambule dans un monde aux valeurs perdues et où une terrible guerre entre les espèces a laissé des tensions et des injustices énormes. À travers une narration non-linéaire, Marjorie Liu nous immisce dans ce monde aux multiples facettes. On apprend petit à petit les drames vécus par les différents personnages, qui ne sont d'ailleurs quasi-exclusivement que des femmes, ainsi que les phénomènes fantasmagoriques aperçus à divers moments de la lecture. Si parfois le découpage manque un peu de rouage, la prestation offerte par Marjorie Liu en fascinera plus d'un. A plusieurs reprises, on ne pourra s'empêcher de penser à divers mangas, et forcément les dessins de Sana Takeda renforceront cette impression. Déjà entrevue par le passé sur des séries visuellement travaillées, l'artiste américaine d'origine japonaise a encore progressé et présente des planches incroyables. Son trait méticuleux et ses compositions impeccables nous offrent un visuel de très haut niveau. Bénéficiant d'une édition remarquable (couverture cartonnée, format plus grand, gaufrage sur le titre et vernis sélectif), Monstress s'inscrit comme une des nouvelles valeurs sûres du catalogue comics des éditions Delcourt.