L'histoire :
Mega-City Two est en péril : la ville est frappée par une dangereuse épidémie. Le virus 2T(FRU)T transforme ses victimes en psychopathes incontrôlables et, si un remède n'est pas rapidement trouvé, la ville semble clairement condamnée. Si les scientifiques de Mega-City One ont trouvé un vaccin, il leur est impossible de le faire parvenir à destination par des moyens conventionnels, l'aéroport de Mega-City Two ayant été investi par les infectés. Il n'y a donc qu'une seule possibilité : y faire parvenir le vaccin en traversant Cursed Earth, la zone radioactive constituant la majeure partie du territoire américain depuis les Guerres Atomiques. Dredd se porte volontaire et, accompagné d'autres juges, de droïdes ainsi que d'un repris de justice connaissant le terrain, il va devoir affronter non seulement les conditions hostiles de ces terres désolées mais aussi ses habitants. Monstres, mutants, criminels exilés des villes et autres déviants attendent Dredd et, donc, la Loi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'année dernière, l'éditeur Délirium avait frappé très fort avec la sortie du premier tome des Affaires Classées de Judge Dredd, autrement dit l'intégrale des aventures du célèbre représentant de la Loi. Cet album avait emballé les fans – dont votre serviteur – et c'est peu dire que l'on piaffait d'impatience dans l'attente de la suite. Nous voici aujourd'hui récompensés avec ce second volet contenant une des plus célèbres aventures du Juge, l'arc Cursed Earth. La saga est un véritable défouloir, un fourre-tout d'idées aussi folles les unes que les autres et issues des esprits de Pat Mills et de John Wagner. Ces derniers nous font ainsi passer de l'horreur (avec une sorte de « RatNado » sinistre) à la satire (les fameux épisodes opposant des gangs de grandes enseignes américaines – des épisodes jamais réimprimés jusqu'à récemment pour des raisons légales expliquées dans l'ouvrage) en passant par des passages plus émouvants et évocateurs avec notamment l'amitié se formant entre Dredd et un personnage complètement inattendu qui rejoindra son équipe (on ne vous en dira pas plus). Graphiquement, ce sont Mick McMahon et Brian Bolland qui se partagent le travail avec deux styles très distincts mais, des deux côtés, on voit Dredd passer d'un coup de son prototype à la version bien connue (design de l'uniforme, carrure) en quelques épisodes. Si Bolland présente des planches à priori plus claires que celles de McMahon, le style exubérant de ce dernier fait des merveilles dans l'univers fou de ces terres maudites. Plus light sur la satire mais beaucoup plus versé dans l'émotion, sans pour autant négliger l'action, on a là un véritable trésor pour les fans du personnage et des comics Britanniques en général. La traduction est à l'aune de celle du premier tome, parfaitement adéquate et sachant intelligemment s'effacer devant les termes chers aux fans tels que « Drokk » et autres « Grudd ». Une très belle édition pour un excellent récit et qui ne demande qu'à rejoindre son prédécesseur dans votre bibliothèque. Bon, Délirium, c'est bien beau mais faut turbiner, maintenant. Encore 40 années à rattraper !
