L'histoire :
Au beau milieu des bois, Mère Nature profite de la lumière qui traverse les feuilles et les branchages. Soudain, une ombre s'approche d'elle, des chaînes sont alors lancées sur elle. Elle est désormais leur prisonnière... Plus loin, un petit être malingre, difforme et ayant 3 jambes se fait encore hurler dessus par son tavernier de patron. Portant les vivres et autres boissons aux clients, il fait le service pendant une grande orgie. Nettoyant les tables, le petit être découvre un papier. Alors qu'il le prend et sort de la pièce, il a une vision, celle de Mère Nature lui tendant les bras et lui demandant de l'aide. N'hésitant pas plus d'une seconde, le petit être s'enfuit aussitôt de la lugubre cité et ce, alors que la nuit est tombée. À l'aube, l'absence du papier est découverte. Les monstres s'activent et leur leader est averti. Celui-ci est en colère. Il demande alors que soit lâché les chiens...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque l'on effectue une recherche autour d'Adrian Smith sur le net, on découvre plusieurs profils. Le plus célèbre est sans nul doute celui du guitariste du groupe britannique Iron Maiden. Dans la liste, se trouve également un autre compatriote, illustrateur célèbre pour ses travaux chez Games Workshop sur des licences comme Warhammer mais aussi sur des romans de Dan Abnett. C'est ce dernier qui nous intéresse. Après plusieurs années de gestation, l'artiste présente Hate un récit de dark fantasy s'étalant sur plus de 200 pages. L'histoire ravira les amateurs du genre puisque l'on y voit un monde en guerre et où l'espoir n'est pas vraiment de mise. En guise de héros, c'est un être difforme et qui n'a pas vraiment la carrure. Les ingrédients sont là pour faire une lecture intéressante et elle le sera. Malgré un découpage surtout basé sur des cases panoramiques et la présence de bien peu de textes (le récit est quasiment muet !) ou de références contextuelles, on s'immerge totalement das cet univers à la noirceur étouffante. Si le déroulement de l'histoire est assez classique pour un habitué du genre, il y a peu de chances qu'il trouve à redire question visuel. Véritable surdoué des outils informatiques, Adrian Smith cultive dans le noir et blanc des décors incroyables et des créatures aux trognes mémorables. Entre contemplation et stupéfaction, notre regard vagabonde sur chacune des pages. Ces Chroniques de la haine bénéficient en plus d'une édition soignée, de celle mettant en valeur les qualités d'un artiste. Hate, on adore !