L'histoire :
Une démarcheuse pour les produits cosmétiques Avon frappe chez Madame Roman. Elle est venue lui présenter sa nouvelle gamme beauté. Enfin, c'est ce qu'elle prétend car elle profite d'une inattention de sa cliente pour glisser dans sa tasse de café une petite gélule. Malheureusement, un des chiens de Madame Roman renverse la tasse. Partant nettoyer la tâche, la démarcheuse saisit un des couteaux de cuisine et s'approche doucement de la cliente. Après quelques tentatives de défense, Madame Roman est assassinée. La tueuse à gages se nomme en réalité Josie Schuller. Elle est une épouse modèle, deux petites filles et sa belle-mère qui vit à la maison. Sous son apparence parfaite, elle remplit diverses missions d'assassinats pour le compte d'un dénommé Stenholm. Ce dernier voit d'un mauvais œil la volonté de Josie de mener vie de famille et travail...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lancée en 2015 aux U.S.A. chez les éditions Dark Horse, Lady Killer s'impose d'emblée une héroïne aussi belle que mortelle. Josie Schuller aime son métier. Le souci est qu'il n'est pas exactement le même que tout le monde. Cette jolie maman de deux petites filles exerce le métier de tueuse à gages. Avec un tel pitch, Jamie S. Rich et Joelle Jones s'éclatent à manipuler les clichés du genre. Comme le dit justement dans la préface la romancière Chelsea Cain (Au cœur du mal), il n'est pas rare de voir un homme répandre le sang lorsqu'il exécute sa cible. Les femmes ont au contraire un comportement plus subtile. Lady Killer a ceci de fascinant puisque Josie Schuller exécute de manière aussi réfléchie que brutale. Son sens de l'organisation lui permet d'envisager les dérapages éventuels et de s'en sortir de sales situations. L'histoire est vraiment réussie et la succession de rebondissements dans la seconde partie de l'album laisse entrevoir un second opus fort prometteur. Joelle Jones se transcende véritablement sur Lady Killer. Qu'il est loin le dessin minimaliste de Douze raisons d'aimer, l'artiste nous montre des planches très soignées et bénéficiant d'une esthétique évoquant les années 60, à la Mad Men diront les amateurs de séries télévisées. Les couleurs choisies par Laura Allred sont parfaites et insufflent une réelle atmosphère à l'ensemble. Une très belle surprise.