L'histoire :
Après avoir profité de sa jeunesse pour tester différentes choses, Scarlet s'est assagie au côté de Gabriel, le plus bel homme qu'elle ait fréquenté. Un jour, alors que tous deux boivent un café en compagnie d'un couple d'amis, assis sur les marches d'un jardin public, deux policiers les interpellent. L'un d'eux leur demande de se lever et de vider leurs poches, à la recherche de drogues. Gabriel accepte bien gentiment la fouille, mais s'insurge lorsque le policier tripote Scarlet. Il sait que le flic n'est pas dans ses droits et il lui colle son poing dans la figure. Profitant de l'effet de surprise, le couple s'enfuit et se cache. Les policiers libèrent les deux autres jeunes et ne s’inquiètent pas vraiment de les retrouver : ils ont le portefeuille de Gabriel. Plus tard, alors que Scarlet et Gabriel sont dans une bibliothèque, l'un des flics tire à vue. Gabriel meurt sur le coup et Scarlet reçoit une balle dans la tête. Elle est miraculeusement sauvée, mais sa vision du monde a considérablement changé. Désormais, elle compte redonner de la noblesse à la justice, quitte à devenir radicale et éliminer ceux qui la bafouent sans vergogne.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de comics suivent avec une attention toute particulière chaque album cosigné par le scénariste Brian Michael Bendis et le dessinateur Alex Maleev. En effet, depuis que les deux compères ont commencé leur collaboration, cela a toujours auguré du meilleur. On se remémore notamment les excellents albums de DareDevil et les corrects Spider-Woman et Halo : Uprising. Le duo est aujourd'hui de retour, pour une nouvelle série : Scarlet. Le premier opus met en scène Scarlet, une jeune femme rousse, bien sous tout rapport, dont la destiné bascule lorsqu'un policier tue son petit ami. Elle s'en sort miraculeusement, comprend que le flic baigne dans un scandaleux trafic de drogue et décide de se rebeller contre cette société injuste. Cela faisait longtemps que Bendis ne s'était pas lancé dans une série ne mettant pas en scène des super héros. Avec Scarlet, on retrouve quelques traits de caractère de l'auteur, qui nous avait emballé sur Torso (entre autres), à ceci prêt qu'il politise son récit. Son héroïne en porte-à-faux avec ce monde injuste ne voit d'autres solutions que d'agir avec violence contre ceux qui la répandent. Le propos peut donc paraître un tantinet facho et cette ambiguité est une des forces du scénario. Les gestes de Scarlet sont certes répréhensibles, mais ils sont compréhensibles... Après tout, Scarlet se place en indignée d'un système en bout de course, qui s'autodétruit. Avec cette trame et une narration raffinée, l'auteur tient en haleine ses lecteurs. Il offre un véritable terrain d'expression à son compère Alex Maleev qui sublime chacune des planches de son style si particulier. La solitude ne rend pas insignifiant : Scarlet vous le prouvera et vous donnera envie de vous engager pour une cause. Un récit punk dans la forme mais humaniste dans le fond, l'équivalent d'un coup de rangers coquées à pointes dans les bollocks ! Anarchy in the...
