L'histoire :
Les forces impériales japonaises ont envahi une partie de la Chine et l'ont occupée entre 1931 et 1945. Durant cette invasion, la torture et les exactions, toutes plus ignobles les unes que les autres, eurent lieu. En 1938, sur le quai 93 de la jetée de New-York, un individu a commis une vague de meurtres dont les victimes sont deux agents secrets japonais leurs hommes de main. Le lendemain, Lamont Cranston est approché par les services secrets américains. Une cargaison pour le moins mystérieuse pourrait tomber entre les mains ennemies, dont celles du frère d'un des individus morts la veille. S'il a été approché, c'est que le gouvernement connaît l'exacte identité secrète de Lamont. Il est le fameux Shadow, un justicier capable d'être invisible et de vaincre n''importe quel adversaire. Pour cette mission, Lamont va cependant avoir dans les pattes Pat Finnegan, un agent prometteur mais peu habitué au terrain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les nombreux super héros, The Shadow a toujours eu une place à part. Créé dans les années 30 par Walter B. Gibson, le personnage est très vite devenu populaire au travers d'émissions radiophoniques, de comics ou de films le mettant en valeur. Réapparaissant de temps à autre, le héros était plutôt discret ces dernières années, La licence a été rachetée fin 2011 par Dynamite qui l'a confié à un scénariste renommé. Le choix pourrait étonner puisqu'il s'agit de Garth Ennis. D'emblée, les doutes sont dissipés. L'irlandais montre sa grande connaissance de l'Histoire et des différents conflits mondiaux au travers d'un décorum méticuleux et respectueux des faits. L'auteur intègre ces éléments à un récit mêlant espionnage et aventure, pour un complot mondial où le héros saura faire preuve d'intelligence et d'efficacité. Les six épisodes se lisent sans déplaisir mais on pourra regretter la profusion de dialogues plombant un peu le rythme de certaines séquences. Rien de bien méchant cependant. La mécanique narrative d'Ennis est mise en image par Aaron Campbell dans un style oscillant entre le bon et le moyen. L'ensemble manque de finesse et paraît souvent un peu rigide. Rien de rédhibitoire mais un peu dommage lorsque le lecteur est alpagué par une couverture somptueuse d'Alex Ross. Disparu de la circulation depuis moult années, The Shadow est de retour avec un premier récit divertissant et pulp à souhait. Que demandent les fans ?