L'histoire :
Cet album contient 5 récits :
- L'Art Viking du Combat Singulier : deux seigneurs s'affrontent. Enfin, par le biais de leurs champions respectifs...
- Métal : Erik le forgeron ne comprend pas pourquoi les siens semblent prêts à se laisser envahir par les chrétiens contre de l'argent. C'est alors que la déesse Hulda ne lui apparaisse et le charge de débarrasser la Norvège du péril chrétien...
- Le Siège de Paris : En 885, 30000 vikings assiègent la ville de Paris. L'accès leur est barré par la Seine et par une tour remplie d'archers...
- La Chasse : Un chasseur poursuit un cerf à travers les bois gelés. Mais il se rend bientôt compte que cette chasse revêt en réalité une autre importance...
- La Veuve et la Peste : En 1020, sur les bords de la Volga, la Peste arrive aux portes d'un village. Les habitants décident de se couper du reste du monde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'épopée nordique de Brian Wood se termine avec un troisième tome dédié à la progression des vikings en Europe, à l'aune du 11e siècle de notre ère. Les récits sont empreints de tragédie et la lecture n'est jamais simple. Wood réussit à rendre même le plus vil guerrier terriblement humain. Les conditions de vie de l'époque, la violence de la guerre et la terreur de la Peste prennent une résonance toute particulière à mesure que l'on s'attache, quasiment malgré soi, aux différents protagonistes. C'est sans doute la force de l'écriture, sur Northlanders : réussir à projeter le lecteur dans cette époque de conquête et de mort en nous faisant réellement vivre, même de manière fugace, le destin de ses personnages. Mais quid du dessin ? Sur l'Art Viking du Combat Singulier, Vasilis Lolos donne au duel de faux airs d'affrontement sorti d'un manga et il est particulièrement jouissif d'assister à cet affrontement sinistre, violent mais tellement dynamique. Dans Métal, Riccardo Burchielli confère au récit une dimension onirique, entre des visions hallucinés et une réalité non moins monstrueuse. Les dessins détaillés de Simon Gane, quant à eux, donnent un aspect quasi-documentaire au Siège de Paris qui prend du coup des airs de récit historique malgré les arrangements que prend Wood avec les faits – déjà douteux, pour commencer. Le bref interlude, La Chasse, se concentre sur le vrai héros de l'aventure, le cerf, et Matthew Woodson fait un superbe travail dans l'illustration qui se concentre essentiellement sur le chasseur et sur sa proie. Enfin, les illustrations de Leandro Fernandez, dans La Veuve et la Peste, sont sans doute les plus classiques du recueil, dans leur style, mais c'est surtout la mise en image, le placement et le choix des plans qui permettent au visuel du récit de sortir son épingle du jeu. Mention spéciale à Doug McCaig qui colorise les 5 récits avec brio, s'adaptant encore à chaque fois à l'ambiance et au style des différents artistes. Visuellement magnifique et désespérément sombre, comme à l'accoutumée, ce troisième tome de Northlanders achève en beauté la saga de Brian Wood et mérite amplement de rejoindre ses pairs dans votre bibliothèque.