L'histoire :
A Taiwan, dans les années 80, les enfants ont beau être à l’école primaire, ils ne peuvent échapper aux messages de propagande et à la loi martiale. Ainsi, les panneaux d’affichage montrent toujours l’ennemi chinois comme un monstre qu’il faut repousser, il faut se tenir droit et faire du bruit avec les chaises en entendant le nom du fondateur de la nation, il est obligatoire de chanter l’hymne dans les salles de cinéma... Heureusement, Sean Chuang n’est pas un adulte et ces choses ne le préoccupent finalement pas plus que cela. Il faut dire que le garçon sait comment s’amuser avec ses amis, savoure les films de Bruce Lee, adore les histoires de robots géants... Aujourd’hui, il est devenu un homme mais c’est avec plaisir qu’il nous rapporte ses souvenirs de l’époque...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les années 80 ont vraiment marqué un virage et un élan dans la culture à travers le monde entier. Que ce soit la musique, les films, les jeux vidéo, les mangas ou bien encore les produits dérivés, toutes ces nouveautés ont baigné une génération dont l’empreinte reste gravée chez les suivantes. Cependant, dans cette partie du monde, nous avons notre propre vision européenne de cette décennie, aussi le regard de Sean Chuang, taïwanais de son état, ne peut qu’être enrichissant pour nous permettre de voir tout cela sous un autre angle et de découvrir un peu l’histoire de son île. Ainsi, on peut se reconnaître en tant qu’adolescent dans les virées au cinéma, les débuts amoureux, la vie étudiante, le plaisir d’avoir un robot géant en guise de jouet... Ces moments sont universels et chacun peut s’identifier à ces tranches de vie qui résonnent dans le cœur de tout le monde. Mais, on note aussi des différences avec une dimension géopolitique beaucoup plus présente (loi martiale, propagande contre la Chine, obligation de se couper les cheveux...) : bien que l’intrigue ne se focalise pas non plus sur ces épisodes sombres et tristes, cela renforce la douceur, la naïveté et le bonheur des moments simples et d’insouciance. Quant aux dessins, ceux-ci possèdent un très bon sens de la mise en scène et du dynamisme, probablement dus au métier de réalisateur de Sean Chuang. Les planches bénéficient d’un trait très détaillé et qui ne laisse que très peu de place au vide, avec une bonne dose de réalisme en prime. Comment ne pas encore plus s’immerger dans les épisodes avec tout cela ? Bref, un très bon moment de nostalgie et de culture !