L'histoire :
Roku tient un petit restaurant de nouilles. Cela ne lui rapporte pas beaucoup d’argent mais elle peut néanmoins rembourser peu à peu ses dettes pour ses prothèses. Aujourd’hui, alors qu’elle fait essayer une nouvelle recette à un client qui n’est autre que son usurier, elle remarque une fillette en train de fouiller sa poubelle pour se nourrir. Roku lui apporte alors une assiette et lui sert des nouilles. Son usurier s’apprête à s’en aller quand il reçoit un appel pour une mission capitale : capturer une dénommée Kinu. La description de celle-ci correspond parfaitement à la fillette en train de manger des nouilles. Ayant tout entendu, Kinu attaque l’usurier avec rage et prend la fuite. Face à la promesse d’éponger une partie de ses dettes, Roku accepte de la poursuivre. La voilà embarquée malgré elle dans la cavale de Kinu, une martienne qui veut retourner sur sa planète...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux jeunes filles pas vraiment humaines (l’une a le corps cybernétisé et l’autre est une martienne) fuient pour chercher un moyen de quitter la Terre et échapper à la Royale Navy : elles nous entraînent alors dans une lutte pour la survie et nous font découvrir un univers sombre, violent et victime d’un régime britannique déshumanisé. Un scénario simple, mais on aurait tort d’y voir qu’une simple cavale car le récit décrit un univers nous évoquant Blame, des personnages à fleur de peau (Kinu a tout de la Gally de Gunnm puisqu’elle est une martienne qui se bat avec rage pour retrouver ses origines) et nous offre des scènes d’action à couper le souffle. Le contexte de l’histoire et le vécu des personnages est brièvement expliqué mais cela est suffisant pour nous informer de façon à ce qu’on puisse lire le tout sans problème. Jusqu’au bout, on se demande si le duo va atteindre son but et comment leur fuite, désespérée, va se terminer : on ne peut pas décrocher de la lecture avant d’avoir lu la dernière page. Quant aux dessins, ceux-ci sont assez avares en tramage mais cela fait mieux ressortir le côté sale et sombre de l’univers, les personnages de chair et les cyborgs ont un rendu assez réaliste et possèdent du charisme, la mise en scène est presque cinématographique... Bref, oubliez Thelma et Louise : Roku et Kinu dépoussièrent le genre et on adore ça !