L'histoire :
Sous notre atmosphère comprend 16 récits dont notamment :
- L’exécution eut lieu à 15 heures : le lieutenant Leber des forces SS s’apprête à être fusillé. Pourtant, celui-ci est loin d’être paniqué par son peloton d’exécution. Durant plusieurs jours, il a torturé un professeur et une trentaine de femmes pour mettre la main sur un produit révolutionnaire pouvant changer le cours de la guerre...
- Vie cachée : Ei’ichi est le président d’une entreprise florissante, il est jeune, vif et n’a aucun passe-temps. Pourtant, le dimanche, il disparaît. Le patron se déguise en effet en clochard et passe alors sa journée à mendier. Le lendemain, il retourne ensuite au bureau comme si de rien n’était. Alors qu’un dimanche, il zone sous un pont près de la cabane qu’il utilise, une jeune femme lui demande de la cacher de voyous qui la poursuivent. Sans se poser de questions, il s’acquitte de cette tâche mais curieusement, elle souhaite rester avec Ei’ichi, sous son apparence de mendiant...
- Sainte Maria : un homme vivant seul sur Titan, l’une des lunes de Saturne, se prend d’affection pour Maria, un robot femme qui, les jours passant, émet également des sentiments à l’égard de son maître...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Considéré comme le Dieu du manga au pays du Soleil Levant, Osamu Tezuka a une carrière si riche qu’il a su alterner des séries au long cours comme Black Jack (chez Kazé Manga) ou des histoires plus courtes réunies dans des recueils comme Le cratère (chez Tonkam) ou Histoires pour tous (chez Delcourt). Alors que depuis quelques années, la majorité des œuvres populaires de l’auteur ont connu les joies de la traduction, certains inédits sortent encore et réussissent à nous surprendre. Après Debout l'Humanité ! (chez Flblb), ce sont aujourd’hui les Editions H qui publient Sous notre atmosphère, un album réunissant pas moins de 16 récits assez courts sortis entre 1968 et 1970. A cette époque, Tezuka s'était encore peu attelé à un genre qui finit pourtant par le consacrer quelques années plus tard : le gekiga. Dès le début du titre, l'ambiance est plus sombre que dans ses titres précédents. On ressent ainsi la volonté de l'auteur d'explorer de nouvelles atmosphères narratives. La variété des thématiques, allant du récit historique à la science-fiction, évite toute lassitude et l’auteur évoque même certains tabous de la société comme l'inceste ou l'amour impossible entre un homme et une machine. Les protagonistes ne sont pas tous attachants et certains sont même détestables au possible. Tezuka les confronte à la dureté du monde et parfois à l'ironie de celui-ci. A noter que le mangaka n'hésite d'ailleurs pas à se mettre en scène le temps de deux histoires empreintes de fantastique. L'humour est très peu présent mais la violence ou la noirceur de certaines histoires sont allégées par le biais des dessins de celui qui illustrera quelques mois plus tard Phénix. Ce trait inspiré des cartoons de Disney, tout en rondeur, est la marque de fabrique de Tezuka. Sous notre atmosphère est un excellent recueil et donne clairement un beau panorama des différentes qualités du grand Osamu. Une très bonne surprise.