L'histoire :
Japon, Kamakura, 1246. Sire Toura s’offre les services d’un guide pour se repérer dans la ville, et non pour regarder la troupe d’artistes qui évolue dans les rues. L’homme est venu dans un but bien précis. Il se rend ainsi dans un des quartiers les plus pauvres pour inspecter le cadavre d’une femme. Il s’agit de la 8e prostituée à mourir dans des circonstances étranges, vidée de ses entrailles par le sexe, comme si le tueur s’était servi de griffes. Pour son guide, l’expérience est épouvantable. Le soir venu, Toura et son guide passent la soirée chez le seigneur local. Celui-ci a engagé la troupe d’artistes pour l’occasion. Sire Toura est alors intrigué par l’un d’eux, un dénommé Kokemaru, un manchot qui dégage une odeur de sang...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’emblée, de nombreux éléments mystérieux nous sont jetés à la figure : des prostituées sauvagement assassinées, un manchot un peu trop habile et menteur, une troupe d’artistes qui ne se comporte pas tout à fait comme les autres... De la violence, des mystères et un brin de fantastique, voilà ce qui compose l’entrée en matière de cette histoire. Notre curiosité est vite éveillée et, au fil des pages, on se pose des questions sur les différentes pistes du récit. On sent que l’auteur nous balade et qu’il nous a concocté une histoire à l’univers bien particulier. C’est un puzzle sombre et macabre qui se dessine et les pièces nous donnent bien envie de tout reconstituer car il y a de la matière pour cela. Quant aux graphismes, ceux-ci sont vraiment beaux et réalistes, rappelant par moments ceux de Hiroaki Samura (L'Habitant de l'infini). Décors, mise en scène, personnages, tout est travaillé avec soin pour fournir des planches très fournies et le visuel est très impactant. On ne sait pas où tout cela va nous mener, mais on a envie de suivre la route tracée par le récit.