L'histoire :
Meiko et Naruo forment un jeune couple de tokyoïtes vivant ensemble depuis quelques années. Naruo fait un travail de graphiste qui ne l’intéresse pas vraiment et Meiko est une Office Lady comme tant d’autres. Tous deux sont encore au carrefour de leur vie où s’entrecroisent les rêves et les espoirs de jeunesse et la dure réalité de la vie d’adulte. Ainsi, Meiko se sent comme empoisonnée jour après jour par la mentalité de la « société des adultes » et broie pas mal de noir, passant une grosse partie de son temps à maudire le monde entier et son hypocrisie. Et ce n’est ni son boulot ingrat et sans intérêt ni ses collègues de travail qui vont l’aider à changer sa façon de penser. Se sentant de plus en plus oppressée par sa vie et suite aux avances de son supérieur, elle décide alors de démissionner, confortée dans cette idée par l’avis positif de Naruo. Le lendemain, celui-ci est néanmoins surpris d’apprendre qu’elle a vraiment abandonné son travail et panique un petit peu. Ayant quelques économies de côté, Meiko ne se met pas immédiatement à la recherche d’un nouveau job et préfère passer un peu de temps tranquille, mais elle s’ennuie rapidement et en a déjà marre au bout d’une semaine. Après une répétition avec son groupe d’amis, Naruo boit un peu trop et avoue à Meiko qu’il a peur de l’avenir. Un peu plus tard, s’inquiétant pour le moral de Naruo, Meiko lui propose alors de tout plaquer pour se lancer dans la musique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant toute chose : ne lisez pas ce manga si vous êtes dépressif, cela représente un réel danger. Ceci étant dit, cette nouvelle œuvre de l’auteur du Quartier de la lumière et d’Un monde formidable est encore une fois une réussite. Visuellement, on peut se régaler de graphismes réalistes, détaillés et très travaillés, où l’ordinateur est utilisé à bon escient. Le découpage et la mise en scène générale sont excellents, l’auteur maîtrisant assez bien ses effets. L’histoire est celle d’une bande de jeunes essayant d’échapper à la banalité d’une vie où ils auraient renoncé à leurs rêves et qui se lancent le défi de percer dans la musique, seule chose qui les passionne vraiment, même s’ils doivent pour cela quitter la sûreté que leur apportait leur ancien travail. Le sujet est traité de manière réaliste et l’auteur ne fait d’ailleurs pas de cadeaux à ses héros. Voir ces jeunes un peu perdus tenter de réaliser leur rêve est l’occasion, pour eux comme pour nous, de faire un constat sur leur place dans la société et sur la vie en général. A la fois banale et exceptionnelle, leur histoire arrive à nous toucher et c’est avec un pincement au coeur que l’on referme ce premier tome, en espérant que la seconde partie de ce diptyque sortira vraiment très vite.