L'histoire :
Quatre sœurs sont à table et, tandis que leur servante amène les plats, les jeunes femmes discutent de la meilleur façon de déguster un avocat mais aussi du foie gras. Puis, elles discutent chiffon jusqu’à ce qu’une mouche viennent les perturber. Soudain, les réjouissances s’arrêtent : la vieille femme qui rêvait de tout cela est tirée de son sommeil à cause d’une bouteille en plastique vide jetée par un garçon. La veille femme, qui était sur un banc le long de la rivière, se lève et rentre chez elle en demandant au garçon et son ami de ramasser la bouteille. Le garçon s’exécute tandis que son ami s’étonne que la femme âgée ait le courage de rester aussi longtemps au bord de la rivière car celle-ci dégage une très forte et mauvaise odeur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aoi Ikebe nous avait offert une histoire délicate avec Ritournelle et, bonne nouvelle, elle récidive avec Au fil de l’eau, un récit qui papillonne autour des habitants d’un quartier traversé par une rivière qui dégage une odeur nauséabonde : une vieille dame qui mélange ses souvenirs d’enfance avec les romans occidentaux qu’elle lit, deux enfants qui rêvent de leur futur métier, une femme qui veut préparer un bon repas à son époux... Des vies ordinaires en somme, mais dont les histoires se croisent et s’influencent sans en avoir l’air et qui forment un puzzle de chroniques sociales absolument chaleureux et bercé par les doux rêves des protagonistes. Les dialogues semblent anodins et ne sont pas très nombreux : ce qu’ils sous-entendent et les gestes des personnages suffisent à nous raconter un tas de choses et nous apporter un peu de mélancolie. Le rendu est efficace et les dessins ne sont pas en reste et possèdent eux aussi une fausse simplicité : les décors bénéficient d’une attention toute particulière et les protagonistes dégagent du charme grâce à des silhouettes aériennes. Un moment de douceur à découvrir !