L'histoire :
Un groupe d’humains fuit et se dirige vers une porte sur laquelle un avertissement est gravé : « Abandonnez tout espoir, vous qui passez cette porte ». Derrière elle se trouve une demeure qui a l’air illuminée. Les humains avancent vers cette porte et ne prêtent pas forcément attention aux roses et aux ronces qui bordent le chemin. Aussi, quand ces dernières les attaquent, tous meurent sauf un garçon qui se met à courir de toutes ses forces. Il finit par tomber et perdre connaissance. A son réveil, il est devant les portes de la demeure. Celles-ci s’ouvrent et le garçon pénètre dans le bâtiment. Là, il est accueilli par Charon, une fillette énergique et sympathique. Qui est-elle vraiment ? Que fait-elle là ? Pourquoi n’a-t-elle pas peur des monstres qui rôdent ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le dérangeant Pupa, Sayaka Mogi nous propose une autre histoire terrible et malsaine. Cela commence avec une vision de l’enfer où des humains essayent de fuir quelque chose. On s’intéresse plus particulièrement à un garçon qui perd beaucoup de mémoire au fil de ses pas et qui arrive dans une demeure tenue par une fillette qui ne mange que des sucreries. On pense aussitôt à Hansel et Gretel et on se doute bien que les choses sont trop belles pour être vraies. D’ailleurs, les pages entre les chapitres nous indiquent bien qu’il y a des morts un peu partout : l’auteur a trouvé une bonne idée pour jouer avec nous et apporter un peu d’humour noir au tout. Si la première partie peut sembler un peu longuette, c’est pour mieux installer son univers avant d’entamer sa deuxième partie où, là, on comprend toute l’horreur et la complexité de la situation, les travers des personnages et la dimension malsaine de l’histoire. Ce revirement, bien qu’attendu, réserve pas mal de surprises et intrigue vraiment. Pour les dessins, le style est enfantin pour correspondre au physique et à l’âge supposé des personnages. Les décors et les monstres ont quelque chose de presque gentil grâce à leur côté rondouillard, et la mise en scène est très soignée. Certains passages adoptent un style plus réalistes pour rehausser les passages sombres et plus violents. C’est un bon concept, on est intrigué, enthousiaste et inquiet à la fois : à suivre !