L'histoire :
Shirô vient de terminer un de ses nouveaux parapluies extravagants et décide d’aller le montrer aux filles du bar d’à côté. Seulement, lorsqu’il arrive, la tenancière lui explique que la maison est fermée en ce moment : à cause des enlèvements de jeunes femmes qui ont lieu ce derniers temps, les filles n’osent plus venir travailler ! Ne pouvant pas faire le joli-cœur, Shirô est très remonté et part enquêter dans le quartier avec Kojirô. Ils passent alors devant une étrange maison carrée où Shirô sent une odeur de femme, et ils décident donc d’entrer voir. Ils découvrent alors que le bâtiment n’est qu’un gros cube creux qui ne contient pas des pièces et des étages mais des énormes boîtes posées et encastrées les unes dans les autres. Le propriétaire est un original qui dit n’avoir rien à se reprocher et leur propose de visiter. Mais il leur explique qu’il faut pour cela suivre le passeur de boîtes, un médium capable de savoir par où il est possible de passer car une légende familiale raconte que le fantôme d’une femme rôderait de boîte en boîte. Même s’ils ont fait le tour des pièces sans voir d’autres femmes que la fille du propriétaire que ce dernier garde enfermée dans une boîte pour ne pas qu’elle soit souillée par le monde extérieur, Shirô trouve tout cela louche et reste persuadé que les filles enlevées se trouvent ici quelque part...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, Adekan n’en finit pas de nous étonner et nous en mettre plein les yeux. Cette fois encore, ce tome regorge de chapitres originaux et aux graphismes époustouflants. Shirô et Kojirô continuent leurs enquêtes toutes plus étranges les unes que les autres tandis qu’en toile de fond l’ancien clan de Shirô continue de le traquer et que l’étau se resserre toujours un peu plus. A travers les histoires proposées, l’auteur démontre encore une fois que son imagination est des plus fertiles : labyrinthe de boites géantes qui forment une habitation aux multiples secrets, spectacles aquatiques aux danseuses qui n’ont rien à envier aux sirènes... Autant de décors « oniriques » qui tranchent radicalement avec les histoires de meurtres, de prostitution, de pédophilie, ou d’inceste les plus glauques ! Et c’est ce qui fait une partie de l’intérêt de ce manga : l’opposition du magnifique et de l’atroce, ces crimes plus odieux les uns que les autres et perpétrés par tout un chacun sous couvert de la respectabilité la plus immaculée. Les graphismes mettent d’ailleurs très bien cela en exergue avec des planches très léchées et où la luminosité a une place prédominante, où tout semble se dérouler sous le soleil à son zénith alors qu’on y décrit des actes ignobles perpétrés « dans l’ombre » de la société. L’humour et les amours - platoniques ou pas - à la limite de l’indécence et qui offrent une dose surdéveloppée de fan-service pour ces dames sont également toujours de la partie. Certes, cette fois les dessins impressionnent globalement un chouillas moins que dans le tome précédent où le niveau était vraiment très élevé, mais on a tout de même droit à un bon nombre de planches spectaculaires. En réalité, c’est juste que le nombre de ces planches époustouflantes est un peu plus petit que dans les chapitres précédents... Pour les scénarios aussi, même si globalement tout est travaillé, il y a évidemment du bon et du moins bon : certaines des enquêtes révèlent des événements finalement basiques, mais même dans ce genre de cas le traitement qui est fait rend le tout original. Adekan se confirme comme un manga exceptionnel tant au scénario qu’au dessin, à ne pas mettre en toutes les mains certes, mais qu’on ne saurait trop recommander aux amateurs de graphismes poussés et d’histoires originales et différentes, aux thèmes étranges ou malsains, aux ambiances qui mettent mal à l’aise et aux héros aux mœurs ambigües.