L'histoire :
Avec d’autres filles d’à peu près son âge, Kizuna joue à un jeu dangereux tous les soirs : chacune son tour attire un salaryman à l’air fortuné en le laissant croire qu’il pourra coucher avec elle avant de le détrousser. Elles ne se sont pas fixées de règles, à part ne pas se dénoncer ni arrêter, et sont libres de coucher avec leur proie si elles le veulent. Néanmoins, elles se retrouvent toujours en fin de soirée pour comparer leurs gains. Kizuna n’a pas été plus loin que se dévêtir et ne sait pas si elle serait capable de repousser encore un peu plus les limites, et la jeune fille rêve parfois de quitter tout cela. Un soir, l’une d’elles, prénommée Sachi, annonce au groupe qu’elle veut arrêter ce jeu : si Kizuna admire son courage, les autres n’apprécient pas du tout l’annonce et commencent à la tabasser. Kizuna est obligée elle aussi de lui donner un coup de pied dans le ventre pour prouver qu’elle est du côté des filles. C’est alors qu’une passante se met à crier et appelle la police, ce qui fait déguerpir Kizuna et les autres en laissant Sachi gire au sol. Kizuna rentre ensuite chez elle mais, en sortant de l’ascenseur de son immeuble à son étage, elle rencontre une jeune femme qui a la même voix que celle qui a appelé la police un peu plus tôt. Etonnement, cette dernière va lui proposer de poser nue pour un peintre. D’abord dubitative, Kizuna accepte et voit là une parfaite occasion pour arrêter le jeu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouveau titre de l’auteur de Seven Day est en fait l’adaptation du roman Hotel Williams child bird qui nous invite à découvrir la singulière relation d’un peintre et d’une jeune fille qui accepte de poser nue pour lui afin d’échapper à un réseau de vol organisé dont elle fait partie. En effet, Kizuna (la demoiselle) vit de l’argent qu’elle vole à des hommes qu’elle détrousse en leur faisant miroiter du sexe, tout comme d’autres filles de son âge, et elle ne trouve le moyen d’arrêter que lorsqu’elle trouve ce job de modèle. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, il n’y a ici aucun racolage et on n’assiste pas à des scènes érotiques déplacées : les seules fois où Kizuna apparaît nue, on ne voit pas grand-chose et c’est surtout son état d’esprit qui est mis en avant. Quant à la relation entre la jeune fille et le peintre, celle-ci prend le temps de s’installer, ni trop vite ni trop lentement, et on a donc le loisir de s’attacher progressivement aux personnages qui ont des mentalités assez tristes. Certes, ce sont surtout les sentiments de Kizuna qui sont décrits et le peintre n’est pas loquace, mais cela permet de créer un certain suspense car on a envie de voir comment chacun va bouleverser la vie de l’autre et si tous deux vont pouvoir sortir de leur mélancolie. Graphiquement, les planches sont fournies et découpées de manière très dynamique. Les personnages sont expressifs et dégagent un charme magnétique qui n’est pas pour déplaire, le tout dans des décors pas forcément nombreux mais toujours soignés. Ce premier volet est dans l’ensemble une très bonne lecture qui nous encourage volontiers à lire la suite.