L'histoire :
Il est un quartier de Shinjuku à Tôkyô où les honnêtes gens évitent de s'attarder. Le Kabuki-chô est en effet le repaire des mafias et gangs en tous genres. C’est exactement le genre de quartier dans lequel Tatsumi Karasawa se sent comme un poisson dans l'eau. Jeune loup aux crocs aiguisés mais sans véritable ambition, il se contente de faire tourner son bar en faisant chanter les femmes qui s'y aventurent à grand renfort de photos déshabillées prises sur le vif. Il ne tarde pas à se faire remarquer par la police et surtout par le commissaire du coin dont la femme profite de ses petits soins. Jaloux, l'homme de loi passe un marché avec Murasame, un ponte yakuza, pour qu'ils tuent Karasawa en échange de quoi le quartier sera à eux. Mais ce dernier est une véritable légende depuis qu'il a réussi à prendre le contrôle de son bar tenu par la mafia cantonaise en seulement deux jours, et Murasame échoue à sa timide tentative d'assassinat. La vérité c'est qu'il veut observer les émoluments de ce trublion qui ne tarde pas à s'attirer des nouveaux ennuis avec les cantonnais qui veulent le faire chanter. Comment Karasawa, cette tête brûlé impulsive, va-t-il réagir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs de l'excellent Sanctuary remettent le couvert avec cette série qui mérite bien son nom. C'est chaud, brutal et direct. On est cependant loin des précédentes productions : si Sanctuary privilégiait le thriller politique, ici le scénario est nettement plus basique et se contente de nous faire plonger sans tergiversations dans l'univers des yakuzas. Ce faisant, on ressent un peu un manque de maturité dans l'histoire. Il n'y a pas vraiment de trame de fond et les personnages avancent juste au gré des vagues. Sans génie pas d'envie, et le tome se déroule sans que l'on ne soit vraiment impliqué dans la lecture. Le dessin est de bonne qualité et les protagonistes dégagent une vraie aura mais elle est atténuée par une mise en scène des actions un peu hésitante et brouillonne. Dernier petit point noir, la mise en page qui, comme souvent chez Kabuto, est très serrée si bien que certaines cases sont coupées. Tout cela ne nuit pas à la compréhension du tome mais reste un peu frustrant. Ce premier tome paie donc ses erreurs de jeunesse et est à réserver à un public de fans...