L'histoire :
Comment comprendre ce que ressent un vampire ? Cette crainte de la mort qui le pousse à prendre des vies. Personne n’en a pourtant le droit et c’est pour cela que Nicholas Bane les hait !... « Je suis un vampire », fanfaronne un soir Jimmy dans un bar. Jimmy se vante d’inspirer la peur, de vivre éternellement, de préférer le sang d’une vierge à celui du commun. Il ignore que son compagnon de beuverie porte un secret plus terrible encore. Son histoire est celle d’un orphelin poursuivi depuis sa naissance par le malheur et la mort. Jusqu’au jour où un prêtre lui révéla le secret de ses origines : il est le bâtard d’un démon et d’une humaine, le fruit d’une union contre-nature auquel incombait le devoir d’éradiquer ces créatures de la surface de la Terre. La vérité est qu’il est devenu un chasseur, perçant d’un pieu le cœur de ses ennemis avant de les décapiter ! Ayant joint le geste à la parole, perforé une table et exhibé un trophée étêté, l’homme noir s’excuse d’avoir trop bu et rentre chez lui, son chat noir sur l’épaule. Jimmy ne l’a pas attendu, d’effroi il a détallé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome des « Griffes de l’obscurité » (traduction littérale) est sans surprise. Reprenant les mêmes éléments qui firent le succès d’un film comme Blade (trilogie avec W.Snipes), Josey et Jerry Cho débutent une série dont l’intérêt réside plus dans son traitement que dans son propos. Un chasseur tout de cuir noir vêtu débarque dans une petite ville en proie à la terreur ; des crimes atroces y sont commis, une bête rode… En fait, la seule réelle originalité du récit est sa transposition dans un univers proche du western. Du coup, le héros évolue dans une ambiance surnaturelle teintée d’exotisme. Certes, l’idée n’est pas sans précédent : à la manière du personnage interprété par Clint Eastwood dans Impitoyable, il porte sa croix. Mais elle est toujours intéressante conjuguée au fantastique (cf. Lune d’argent sur Providence éd. Vents d’Ouest). Le vengeur est jeune, beau et mystérieux. Il est le « bersek », ce guerrier solitaire et vengeur, né pour détruire afin qu’en dernier recours, des ténèbres renaisse la lumière. Côté dessin, le graphisme inspiré du comics joue sur la dramatique du récit. L’encrage surligné des vignettes (sur les premières planches) donne le ton. L’action est mise en scène au moyen d’un découpage très théâtral. Enfin, la colorisation, inhabituelle pour un manga, oscille entre des tons or et rouge sang, évoquant la chaleur des enfers, et d’autres en demi-teinte suggérant l’absence de vie. En résumé, un récit qui se veut puissant, noir et efficace qui plaira aux fans du genre.