L'histoire :
En novembre 1995, 2 hommes s'approchent de l'ambassade d'Egypte au Pakistan et jettent une mallette piégée en direction des hommes qui montent la garde. Profitant de la confusion de l'explosion, un pickup se précipite contre le bâtiment diplomatique. L'homme qui est à l'intérieur appuie sur un détonateur juste avant la collision, faisant 16 morts, lui compris, ainsi que 60 blessés. Plus tard, Ayman al-Zawahiri, en visite son ami Oussama Ben Laden dans sa résidence de Khartoum, explique à son hôte que cet attentat était sa façon de fêter la traîtrise de Sadate, le premier chef d'état arabe à faire une visite officiel en Israël en 1981. Ben Laden se montre impressionné par ces hommes prêts à mourir en martyrs. Mais il ne peut s'empêcher de mettre sur la table ses doutes à propos de la conformité de ses actes envers le Livre Saint. D'une part, c'est la première fois qu'un Sunnite est impliqué dans un attentat suicide. D'autre part, beaucoup de musulmans sont morts dans cet attentat, alors que c'est l'américain qui est l'ennemi juré…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au bout de ce troisième tome, on commence à y voir nettement plus clair. Les plans, les ambitions et les sentiments des protagonistes deviennent palpables. Bref, on s'accroche un peu plus facilement à ce thriller géopolitique très réaliste imaginé par Jean-Claude Bartoll et Eric Corbeyran. On peut ici louer le travail de scénarisation qui s'attache à relater les faits et les dialogues, tels qu'ils ont été ou auraient pu être (un certain nombre d'entres eux sont en effet imaginés en fonction de l'histoire). Libre alors à chacun de les analyser par rapport à ses propres repères en ce qui concernent les notions de bien, de mal et de culpabilité. Le dessinateur Jef navigue comme un poisson dans l'eau entre les ambiances arides du désert, les métropoles orientales et les buildings new-yorkais, en offrant des décors photo-réalistes de premier choix et des planches exceptionnelles. Malheureusement, la qualité n'est pas constante. Les contrastes entre détails fous aux côtés d'artefacts à peine esquissés dans la même case, laissent parfois perplexe, surtout quand le résultat revient à défigurer les personnages… au point de plus savoir qui est qui.