L'histoire :
Cette histoire débute il y'a plus d'un siècle en la capitale Byzantinople d'Osmanie. Bien que frères, Mémeth et David ne s'entendent guère. Le premier et aîné jalouse son cadet. Il reproche en effet à leur mère de lui préférer son frère à lui. C'est que la sultane Nisrine a ses raisons. La reine cache en effet un terrible secret. Méhmet et David ne sont « que » demi-frères par leur père, le défunt Méher. La véritable mère de David est Zarig d'Arménie. Quand elle mourut, Nisrine accepta d'éléver son enfant comme le sien. Les souverains Méher de Sassoun et Abdulhamid d'Osmanie, après avoir combattu face à face, avaient juré de veiller chacun sur la famille de l'autre si nécessaire. Abdulhamind décédé, Méher avait veillé sur son épouse – lui donnant un héritier – puis ses parents disparus, David avait trouvé une bienveillante mère adoptive. Devenu adulte, le temps vint pour David de regagner son trône de Sassoun, mis en coupe réglée par son demi-frère Méhmet...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu connaissent sans doute la légende du prince David de Sassoun (comprenez d'Arménie). Elle remonte probablement aux temps moyenâgeux, même si elle ne fut compilée par écrit que récemment, au XIXe. Flairant la bonne affaire, Alban Guillemois et Yvon Bertorello ont souhaité revisiter et moderniser l'épopée sans trahir son message. Héros populaire, vainqueur de l 'oppresseur, David rassemble les vertus de courage, de fierté et de liberté. Bertorello l'imagine aux prises avec l'ennemi allemand et turque, responsable du génocide de la Première Guerre. L'idée est habile et plutôt bien servie, sinon que l'on tombe rapidement dans une certaine « niaiserie », entretenue peut-être avec le ton enfantin. Nombre de répliques sonnent cruches et les rebondissements s'enchainent à la manière d'un conte mal assuré. Au dessin, le fantasque Guillemois est parfaitement dans son élément. Mélangeant les éléments historiques avec d'autres bricolés, l'artiste répète ce qu'il fit sur le Jules « Verniesque » Louis la lune en plus oriental, plus étriqué et moins baroque. Un style alambiqué bien que grand public – puisque très accessible – qui plaît ou non. Au final, onirique et plein d'allant, cet album séduira sans doute les amateurs de conte, peu regardants aux approximations narratives faites. D'une lecture quoi qu'il en soit agréable, qui aurait eu sa place dans la collection J'aime lire.
