L'histoire :
Le 29 janvier 1796, le capitaine corsaire Surcouf s'empare dans l'océan indien d'un galion de la Compagnie des Indes baptisé le Triton. Pourtant le rapport de forces semblait bien inégal : 26 canons et 150 hommes d'équipage, le fleuron de la marine britannique, contre 8 canons et 16 hommes côté français... Mais Surcouf est un rusé, doublé d'un habile marin. Cette prouesse fait les gros titres de la presse britannique, qui surnomme déjà Surcouf « le tigre des sept mers ». Jonas Wiggs, journaliste à l'ancêtre du Times, est alors envoyé en île de France (la Réunion) pour faire un reportage sur ce corsaire d'exception. Officiellement, il se présente comme un marchand américain. En réalité, il est un espion chargé de le supprimer. Mais avant et durant son voyage, pour bien connaître son ennemi, il mène sa petite enquête sur le caractère de Surcouf, sa formation, ses compétences... A Saint Malo, ville de son enfance, il en apprend plus de la bouche du maître de port, le Kellec. Surcouf était turbulent et ne rêvait que de prendre la mer. Après s'être enfui du pensionnat de Dinan en 1783, il est formé « à la dur » sur le Héron, un brick qui cabote le long des côtes françaises et espagnoles. Bien qu'engagé volontaire sans solde, Surcouf est alors dans son élément et profite du meilleur apprentissage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l'indique le titre, cette nouvelle série d'aventures historiques et maritimes offre une biographie très officielle du célèbre corsaire Surcouf. On a en effet toutes les raisons de croire en l'authenticité de l'histoire qui nous est servie, étant donné qu'elle est co-scénarisée par Arnaud Delalande, historien de formation, et surtout par Erick Surcouf, chercheur de trésor et arrière-arrière-arrière-petit-neveu du corsaire. Certains épisodes ont certes bien du être romancés et « héroïcisés » (c'est dans la nature des choses et du temps), mais l'intention première est bien didactique, sans se départir d'un accès grand-public. Tout démarre donc au présent, sur une des prises maritimes exceptionnelles du corsaire. Ce fait d'arme impressionnant permet d'introduire une première intrigue : un espion anglais est dépêché dans l'océan indien pour éliminer ce redoutable ennemi (et il ne s'appelle pas James Bond). Cette problématique constitue un fil rouge, sur lequel se greffent 3-4 longues séquences de flashbacks, comme autant de témoignages des vieux loups de mer qui ont connu le corsaire. La narration s'appuie en outre sur les talents réalistes du dessinateur Guy Michel, parfaitement à l'aise dans la thématique pirate et bretonnisante sur laquelle il vogue depuis une quinzaine d'albums (Les contes de Brocéliandes, du Korrigan et Le sang du dragon). Logiquement ponctuée d'abordages sanglants et spectaculaires, ainsi que d'anecdotes qui ont forgé la légende, l'aventure se révèle très plaisante à suivre. Il manquerait juste un peu d'empathie pour les personnages pour en faire une saga tout à fait palpitante !