L'histoire :
Dans le futur proche et ésotérique de la Nouvelle Edo, Dayko et Kitsune sont des chasseurs de yôkais (des esprits malfaisants). Non officiels, ils sont néanmoins très expérimentés et efficaces. Ils accomplissent leurs exorcismes à l’aide de saké, de tabac, d’alcool et de riz… et ne se font pas rémunérer : cette activité est réservée aux « onmyodos » gouvernementaux. En première ligne face aux démons, Dayko prend les pires risques, mais il n’est guère vénal : il se fait rétribuer « en nature »… En cette époque, l’empire est gouverné par le despotique Genko Yakoube, premier ministre du shogun, que l’on dit malade… mais que personne n’a plus vu depuis des années. En ville, la police est en alerte : douze enfants ont été enlevés par une secte qui a pris le crabe pour emblème. Deux d’entre eux viennent d’être retrouvés massacrés à coups de hachoir dans la cave d’un immeuble. Un troisième est encore en vie, mais très choqué. Le blasé et bedonnant agent Mase parvient à la faire parler sur ce qu’il a vu. Le rituel démoniaque pour lequel l’enfant était une offrande, a été interrompu par deux Yôkais, qui ont fait une véritable boucherie. L’agent Takeuchi, la collègue flic de Mase qui mène l’enquête à ses côtés, arrête quant à elle un disciple de la secte miraculeusement retrouvé vivant. Elle l’envoie au poste pour interrogatoire, dans une camionnette blindée… Mais l’homme ne survivra pas à l’apparition d’un démon à ses côtés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le saviez-vous : au Japon, les Yôkais sont des monstres insaisissables, mus par des forces démoniaques, l’équivalent de nos fantômes, mais chacun avec des caractéristiques propres. Des centaines sont ainsi répertoriés au sein de la mythologie japonaise. Et comme il ne fallait pas en douter, cette nouvelle série entremêlant l’anticipation, le thriller et l’ésotérisme horrifique, nous provient du pays du… chorizo ! A l’instar de nombre de leurs compatriotes, les barcelonais Sergio et Alex Sierra apprécient visiblement la culture japonaise, mais aussi la science-fiction. Ici, ils mettent en place un univers d’anticipation riche, très riche… peut-être même trop riche : on peine véritablement à cerner le périmètre du contexte policier, à s’attacher aux personnalités de protagonistes à peine esquissées, à capter les desseins et les aptitudes des forces bénéfiques et maléfiques… bref, tous les paramètres de la problématique d’ensemble, en fait. En gros, il y a plein de bonnes choses, mais tout semble survolé. En revanche, si vous aimez les séquences spectaculaires, vous allez être servis : des démons cornus transpercent des thorax, des squelettes vomissent des déluges de crabes rouges, des milliers de tentacules sataniques tenteront de vous agripper pour vous sucer la moelle… Or étant donné que tout cela est plutôt dessiné avec un talentueux trait encré semi-réaliste, à grands renforts de masses noires et de déclinaisons de teintes monochromes pour la gestion des ambiances, il est vraiment dommage que le scénario ne parvienne pas à se hisser au-dessus du satanisme convenu de bas-étage. A essayer après quelques verres de saké…