L'histoire :
Violette, l'oiselle poétesse, écrit pour son plaisir. Elle essaie de n'écrire presque rien, pour aller à contre-courant du monde qui contient beaucoup d'idées, beaucoup de choses, beaucoup d'histoires et beaucoup de mots. Alors elle doit se concentrer pour réussir cet exercice. Pendant ce temps, l'ours Tulipe est adossé comme à son habitude contre son arbre. Narcisse le pangolin entame la discussion, puis vient le tour de Capucine la chauve-souris. Elle se questionne sur ce qu'il y a avant la naissance. Car tout le monde se préoccupe de ce qui peut bien arriver après la mort, mais personne ne s'interroge sur ce qu'il y avant que l'on vive ! Puis vient le tour de Crocus le serpent, qui trouve en Tulipe une oreille pour écouter ses aventures... Mais une oreille pas si attentive que ça, car Tulipe est déjà plongé dans un profond sommeil. Alors que Tulipe veut regagner son arbre, il s'aperçoit qu'un lama y a élu domicile, lui volant sa place. En plus, il a énormément de charisme avec ses lunettes de soleil, ce n'est pas quelqu'un que l'on déloge comme ça... Il s'avère que ce lama est un coach, et qu'il a été appelé pour un rendez-vous à cet endroit-même. Dans toute cette agitation, les amis de Tulipe ne voient pas l'hiver arriver. Pourtant, le froid glacial s'abat soudainement, les obligeant à rester confinés dans leur maison. L'hiver amène avec lui des loups qui rôdent dangereusement autour du logis.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tulipe reste toujours aussi philosophe, et va devoir accueillir sur le pas de sa porte un hiver rigoureux et bien des épreuves, entouré de ses amis. Pour ce nouveau tome de Tulipe, Sophie Guerrive revient dans son style graphique et scénaristique bien particulier qui la caractérise pour cette série. Cette autrice avait obtenu le Fauve jeunesse du Festival International de la Bande Dessinée pour Le club des amis, une BD reprenant des petites historiettes des personnages que l'on peut retrouver dans Tulipe. Même si ce nouveau volume peut se lire par des enfants, il s'adresse plutôt à un public adulte. Il s'organise autour de pages découpées en seize cases, racontant une petite anecdote, une réflexion. Tous les personnages de cet univers se questionnent sur l'univers, sur eux-mêmes, sur des expressions. Cet aspect philosophique existentiel ne sera pas saisi par les plus jeunes. Cet ouvrage se lit rapidement, comme une petite ritournelle, rythmée par le même nombre de cases, la même méthodologie. Sophie Guerrive a d'ailleurs pensé les histoires de Tulipe de prime abord pour les réseaux sociaux, en lecture ponctuelle et quotidienne. Ces publications lui ont permis d'avoir des retours directs de son lectorat et d'ajuster ensuite ses strips pour une édition papier. Les illustrations sont très simplifiées, schématisées, pour que l'on se concentre sur le texte. On y retrouvera d'ailleurs de nombreuses références à notre monde actuel, avec des réflexions sur le confinement et l'isolement, avec un brin d'optimisme. Ce quatrième volume peut se lire de façon indépendante des précédents.