L'histoire :
Certains n'étaient encore que des enfants. Tobias, Livia, Selma, Susanna, Emerich et Elisabeth sont tous de religion judaïque. Ils évoquent les drames vécus. Quand, du jour au lendemain, sans vraiment comprendre pourquoi, ils ont été arraché à leurs vies. Ils ont dû abandonner leur commerce, leur maison, et ont été séparés de leurs familles. Après avoir été parqués dans des ghettos, ils furent malmenés et envoyés sans sommation, dans des conditions inhumaines dans des camps de travail. D'autres ont eu moins de chance et n'ont pu échapper aux camps d’extermination. Les différents témoins parlent de leur quotidien pénible et incertain, leurs craintes, les douleurs et la peur. Le déchirement d'apprendre la mort d'un proche, qui n'a pas eu la même « chance », même si le terme est inappropriée. Ils témoignent aussi des dangers, des privations, des choses même basiques, de leurs conditions « d’existence » réduites à néant, de la faim quotidienne, des maladies et, plus tard, de la difficulté de l’émigration. Ils ont survécu à l’extermination et ont tous pu se réfugier dans un pays neutre : la Suède. Sans oublier (jamais) que, chaque jour, il leur aura fallu se battre pour un même objectif : survivre !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La maison d’édition 21g propose un catalogue réduit, avec pour choix éditorial de se spécialiser et mettre à l'honneur la vie de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour défendre une cause. Peter Bergting est un auteur Suédois connu dans son pays pour des ouvrages de fantasy et récompensé en 2015 par le « prix Adamson » du meilleur auteur Suédois, un prix qui encourage la bande dessinée. Jessica Bab Bonde met les mots sur les maux avec brio. Elle retranscrit chaque récit en utilisant la première personne comme une confession intime, en donnant au lecteur un sentiment d'immersion dans son histoire. Le graphisme est précis et détaillé, il retranscrit parfaitement les émotions sur les visages. Bergting utilise des couleurs aussi sombres et froides que la période en question. La lecture est découpée en 6 « parties », 6 récits, 6 survivants. Un glossaire lexical « spécial 39-45 » a été ajouté à la fin de l'ouvrage. Un dessin et un vocabulaire choisi, en aucun cas injurieux mais juste, qui le rend l'album accessible et compréhensible aux plus jeunes. Cet album mémoriel sur les rescapés de la Shoah focalise une fois de plus sur la barbarie humaine de la guerre. Néanmoins, n'oublions jamais. Devoir de Mémoire oblige.
