L'histoire :
Ce matin, Paul et Fanta prennent ensemble un café à la terrasse d’une brasserie parisienne. Ils se sont rencontrés hier, en soirée, et se sont plus tout de suite. La conversation a un peu de mal à s’emballer mais c’est indéniable, il se passe quelque chose entre eux. Paul, la vingtaine passée, présente un teint blanc bien de chez nous alors que Fanta, belle d’ébène, pétille comme la boisson du même nom ! Elle respire le soleil et son pays : elle habite Ouagadougou au Burkina Faso, là-bas, en Afrique. Quelques jours après ce premier rendez-vous, Fanta invite Paul à dîner chez sa sœur en banlieue. Paul accepte avec un plaisir gêné et confirme une évidence : il est amoureux. Lorsqu’il est avec la jeune femme, il se sent envahi par un vrai bonheur intérieur. Le couple finit naturellement par s’embrasser et, brûlant de désir, faire l’amour ensemble. Désormais ils sont liés. Le temps vient ensuite pour la jeune femme de repartir chez elle. La séparation est dure, l’absence douloureuse. On refuse à Fanta un nouveau visa pour l’hexagone. C’est donc Paul qui prend un billet pour « Ouaga » et s’envole la retrouver…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fantasme ou réalité ? Notre héros Paul, parisien la vingtaine passée, a bien du mal à discerner entre ses rêves et sa réalité quotidienne. La rencontre de Fanta, une belle au teint d’ébène, l’a tout retourné ! Il ne sait qu’une chose : il l’aime et ne veut qu’elle !... Terminé en décembre 2007, ce roman graphique signé Antony Huchette ne paye pas de mine mais contente agréablement. L’œuvre happe son lecteur dès le prologue et ne le lâche – et encore le travaille longtemps – qu’en toute fin. Le récit composé sur différents plans – souvenirs d’enfance, rêves, hallucinations, quotidien supposé, etc. – joue avec son lecteur comme avec son héros, le noyant ici, le repêchant là-bas un peu plus loin. Métaphore du désir d’évasion, d’exotisme, du plaisir, de l’amour et que sais-je encore ? Fanta est tout cela et plus à la fois. Le titre de l’album fleure bon les côtes bretonnes bien de chez nous ; la couverture orangée invite au contraire au voyage. En outre, le trait N/B offre un mouvement d’ensemble intéressant. En refermant ce one-shoot, une conclusion vient naturellement à l’esprit : et si le bonheur était de faire de nos rêves – de nos inspirations profondes – notre réalité ? Point de crainte. Si l’on tombe, nous n’aurons qu’à nous relever (…). Voilà donc une lecture d’un soir idéale pour faire de beaux rêves et se réveiller, au matin, prêt à saisir chaque opportunité que la vie offre !
