L'histoire :
Le chat botté et la souris Patience explorent les marais à la recherche de Mortefauche, la sorcière détentrice d’une potion magique à base de mozarella, tomate et basilic. Mais sur leur chemin, ils font la rencontre d’une pauvresse allongé sur le sol : il s’agit de « Blanche-Neige ». Le fourbe chat y voit là aussitôt la possibilité de rançonner. Peu après, les voilà arrivés à une petite auberge. A l’intérieur, une petite vieille assise au coin du feu et une tarte sur la table du salon. Sans le savoir, ils viennent en fait d’entrer dans l’antre de Mortefauche, peu avant que celle-ci se révèle incontrôlable. Soudain, le chat botté est transformé en chat noir, tandis que Patience est destinée à être ébouillantée dans un chaudron. Puis arrivera un Prince-crapaud british, s’enchaineront des sortilèges loufoques ou fortuits et même Blanche-Neige va finir par se réveiller. Le chat et la souris ont-ils sous-estimé les enjeux de leur petit manège ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteure Nancy Pena aime les chats et le prouve une nouvelle fois avec ce tome 3 qui clôture la série des Aventures du Chat Botté, célèbre conte de Charles Perrault qui raconte l'histoire d'un chat fourbe, dévoué à un maître né sans le sous. Avec bonheur, l’auteure évite l’écueil de l’adaptation plate et littérale pour lui préférer une vision moderne toute personnelle, sorte de réinvention assez culottée et prenante. Dérivant rapidement vers le délire séquentiel foutraque, Pena s’amuse à faire des pauses, reprend dialogues et dessins pour transformer l’histoire, tord son récit en lui proposant différentes déclinaisons, superpose les phylactères ou les pages, joue de son lecteur et des personnages, interroge le rythme de sa narration, le tout sans jamais sombrer dans l’incohérence ou l’absurdité. Le délire narratif est frais, plutôt amusant et l’exercice de style finit par enthousiasmer, dans un registre graphique léché qui s’affranchit de tout gaufrier, pour mieux libérer les caractères fantasques des personnages. Le genre de conte revisité avec malice et ingéniosité, jouant la carte de l’humour pétaradant ou de la farce cocasse, en un bouquet final facétieux. Et la dernière page n’oublie pas de sacrifier à la petite morale, jolie pirouette narrative pleine d'ironie. Punchy et inventive, voilà une sympathique relecture du Chat Botté.
