L'histoire :
Connaissez-vous l'histoire de la femme tatouée et de Capitaine Intrébide ? Hé bien, écoutez, pauvres bougres ignorants : il y avait déjà bien des lunes que l'ennui régnait à bord du Frénétique, le navire de commerce du Capitaine Intrébide. A tel point que l'ambiance n'était plus à la franche camaraderie entre le Capitaine et son Major. Les deux hommes en avaient pourtant vu des vertes et des pas mûres. Ils en avaient traversé des tempêtes, main dans la main, mais l'ambiance n'y était plus. Heureusement, une terre idyllique s'annonçait : l'île de La Fumette, véritable paradis des junkies de tous poils... (suivi d'autres histoires)
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les mentions qui ornent cet « album de les frères Guedin » sont tout sauf une pub mensongère : «< 100 % testo, 100% couillo, mais aussi pour les filles qui s'en battent les couilles ». Un lecteur averti en vaut deux ! Mais penser qu'il n'y a là que provoc' et humour gras serait passer à côté de l'esprit totalement délirant de cette BD. D'abord, c'est drôle. Quoi, fais pas ta nunuche, on sait bien que tu rigoles, même quand c'est outrancier. Des matafs à l'homosexualité refoulée, un équipage qui plonge dans la schnouff, une pauvre femme qu'on mutile par pure connerie (ça s'appelle aussi la cupidité) et un rôle pour Tatayet (cette ignoble marionnette qui fut animée par un ventriloque aussi rigolo que mon colon un soir d'orgie dans une brasserie spécialisée dans la choucroute) donnent leurs lettres de noblesse au premier récit, La femme tatouée. Puis c'est L'homme à la quéquette invisible qui fait notre plaisir. Non, on ne s'en cache pas, ce qui tombe bien car notre Martin Braque est un exhibitionniste patenté. On sera par la suite cordialement invité à suivre les frasques de Dylan Bolos, qui débarque avec pertes (blanches) et fra-caca sur la Butt Island. Notons que ce vent d'air frais est l'unique tranche de rire signée par Gnot Guedin, le reste de l'album étant la crapuleuse résultante de Dav'. Enfin, le fendage de pipe se termine avec le Tueur aux suicides, qui a bien failli nous faire mourir de rire. Une précision s'impose : les frères Guedin sont certes des récidivistes de cet humour qui fera l'effet chez les bien-pensants, d'un drop tapé en plein bas du ventre, mais il faut souligner leur capacité à construire une esthétique dérangeante, idéale pour illustrer les univers vraiment dérangés qu'ils couchent sur papier. En deux mots pour conclure : du taf au poil. On dira même plus : du taf bien léché !