L'histoire :
New-York. Ses gratte-ciels de carte postale. Ses traders en sous-vêtements Calvin Klein. Jake Wood est un de ces Golden Boys dont la vie se situe au top de la réussite sociale. Son patron est certes un connard, mais depuis que Jake a fait péter la baraque avec un jackpot boursier, la chanson est plus douce. Mais tout cela, c'est un peu comme la face de la Lune, celle qu'on voit toujours. Ce que personne ne sait vraiment, c'est que Jake a des hallucinations. Pour lui, la plupart des gens sont des zombies. Des morts-vivants totalement abrutis formant une masse anonyme. Certains sont plutôt des Loups-Garous ou des Vampires. Peu importe, ce qui les caractérise, c'est qu'ils sucent les gens jusqu'à la moelle. Sans compter les succubes, qui se délectent du désir des hommes. Mais ça, encore, c'est rien, car son frère qui a buté une quarantaine de jolies pépettes a une fâcheuse tendance à lui murmurer des choses pas très catholiques à l'oreille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que vous soyez soit lecteur de la revue Aaarg ! ou de la série Doggy Bags, le duo Antoine Ozaram/Sebastien Kerian vous a certainement tapé dans l’œil, avec option au beurre noir. Une fois de plus, le lecteur ne sera pas vraiment épargné avec cette histoire menée tambour battant et à la première personne. Avec Jake, ça déjante sévèrement et ses petits airs de premier de la classe des boursicoteurs pros cachent un bon gros malaise. Il y avait Las Vegas Parano, maintenant il y a Wall Street Psycho ! Souffrant d'hallucinations aiguës dont on devient le témoin, nous voici lancés à la vitesse d'une montée de speed dans les méandres de ses bad trips. A l'évidence, les auteurs ont pris un pied d'enfer à élaborer ce récit hyper rythmé, qui a le mérite de dévoiler progressivement toutes ses facettes, pour finir dans une sorte de zénith cauchemardesque assez décontenançant. Certes, la fin vient un peu édulcorer le tout, mais nom d'une pipe (à crack ?), ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas fait botter le fion de la sorte. Un album qu'on ne peut pas mettre entre toutes les mains, mais qui s'avère diablement jouissif, tout comme l'interview croisée des auteurs qui vient le clôturer. Et après tout, on n'est pas forcé de consommer cette drôle de came avec modération...