L'histoire :
Le temps d’une pause déjeuner, un agriculteur écoute à la radio Benoît Biteau. Ce dernier est agronome, agriculteur, paysan bio et député européen. L’élu fait un triste constat sur l’agriculture intensive actuelle. Les décisions sont prises par des gens qui ont un intérêt à ce développement agricole : ceux qui, en amont du geste de production, vendent des pesticides et des engrais de synthèse. Ce qui fait qu’un tiers des agriculteurs vit aujourd’hui avec moins de 350€ par mois et qu’il y a un suicide par jour. Ces produits ne sont pas chers, mais en réalité ils coutent très cher parce qu’il faut supporter « l’éco-externalité ». Aujourd’hui les agriculteurs doivent repartir sur un nouveau logiciel et retrouver leur autonomie de décision.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec les encouragements de sa femme et de sa fille, un agriculteur dépendant des coopératives va remettre en cause son modèle de production. Il va progressivement se convertir à l’agroécologie. Dans cet ouvrage Jacques Caplat (agronome, anthropologue) et Laetitia Rouxel (autrice BD) ne dénigrent pas le monde paysan, mais ils remettent en cause le modèle hyper-productiviste qui met en péril notre environnement et les agriculteurs. Faisant de nombreux constats sur les effets délétères de la culture intensive, s’appuyant sur des données scientifiques, ils militent pour un retour à une agriculture qui peut apparaître plus archaïque mais sans aucun doute davantage raisonnée. C’est donc un ouvrage très engagé, parfois radical mais particulièrement bien étayé avec une argumentation plutôt solide et convaincante. Si le fond peut donner prise au débat, à controverses, on peut se laisser séduire par la forme avec cet agriculteur qui se questionne. Le dessin semi réaliste en noir et blanc sied parfaitement à un récit qui a pour vocation de susciter la réflexion sur un sujet important et aux enjeux cruciaux.