L'histoire :
Une nuit, un homme en haut de forme piétine et roue une petite fille de coups de pieds. Cet homme entre chez le Docteur Jekyll. D’après les enquêteurs, il s’appelle Mr. Hyde. Les amis du Dr Jekyll, l’avocat Gabriel John Utterson et le Dr Hastyie Lanyon sont inquiets pour lui, d’autant que Jekyll demande à Utterson de veiller sur les intérêts de ce Mr. Hyde, que personne n’a jamais rencontré, s’il devait lui arriver quelque chose… Il l’assure pourtant qu’il est capable de s’en débarrasser à n’importe quel moment…
Une jeune et belle femme devient préceptrice de jeunes enfants soi-disant à problèmes, Miles et Flora. Ils sont pourtant charmants avec elle, mais l’histoire de la famille est très tourmentée, avec des disparitions récentes…
Le Chevalier Dupin résout trois enquêtes : double assassinat dans la rue Morgue, Le mystère de Marie Rogêt et la Lettre volée.
Enfin, Giacomo Casanova refuse de voir partir Caterina, son amour de 15 ans, alors qu’il en a 28, vers le couvent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand un maître de la bande dessinée croise des chefs-d’œuvre de la littérature, qu’est-ce que ça peut bien donner ? Une œuvre magnifique, tout d’abord. Le trait fin, le découpage à la fois lent et déchiré du récit de Crepax donne une ambiance extraordinaire à ces œuvres, fantastiques pour les trois premières, purement érotique pour la dernière. Ambiance décadente, fin de siècle, inquiétante mais d’une grande classe, avec un onirisme présent partout qui ne lâche le lecteur à aucun moment. C’est beau, inquiétant, excitant et poétique à la fois. Le point noir, c’est que les quatre œuvres, qui sont les points de départ des récits de Crepax, sont des œuvres majeures de la littérature, et que lecteur a du mal à retrouver ces textes merveilleux. Ici, c’est l’image qui prend le dessus sur le récit, qui est alors morcelé, relégué au second plan. Les citations ne sont pas toujours bien choisies, les séquences non plus et on est finalement un peu perdu dans les histoires. Il faut faire un effort pour s’extirper de la frustration littéraire et profiter pleinement de la magie du maître italien, de son sens de la scène érotique et de ses cadrages innombrables… Certainement un peu trop ambitieux, même si le plaisir est là, finalement, dans de nombreuses pages.