L'histoire :
Quelques coups de feu, des tirs de mortier. Les guerriers se sont mesurés, frappant fort et sans merci. La guerre s'est terminée, balayant les illusions des belligérants. Deux survivants d'une guerre passée sont en quête de réponses à l’énigme du monde et déambulent dans le désert. D'un côté, il y a le maitre Hagg Bar et de l'autre son fidèle valet, Siklist. L'un est à la recherche des traces du campement de jadis. L'autre a voulu le suivre. Ils déambulent dans le désert, comme des âmes en peine, sans trop savoir où ils vont. Mais ils continuent leurs chemins coûte que coûte. Ils dialoguent et cherchent dans leurs échanges à trouver les raisons de leurs présences respectives. L'espace vide qui les entoure est propice à les révéler tels qu'ils sont : deux survivants, à la recherche d'une réponse à l'énigme du monde. Une sorte d'errance dans le désert ouverte à toutes les dispersions, à toutes les questions et à toutes les réponses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le désert sans détour est un roman très court d'à peine 123 pages. Son auteur Mohammed Dib nous fait vaguement voyager dans le désert algérien, juste après l'Indépendance. Dans ce lieu inhabité, deux compagnons de route tuent l'ennui en dialoguant. Une sorte de Don Quichotte et Sancho Panza aux rôles inversés qui attendraient Godot ! Rien que ça. Acte Sud a choisi Jacques Ferrandez pour illustrer la nouvelle édition de ce roman pour célébrer le centenaire de la naissance de l'auteur algérien en 2020. « La Grande Maison et L'incendie étaient à peu près les seuls romans que je connaissais. C'est à l'invitation de l'Institut français d'Alger, pour une résidence dans l'oasis de Taghit, dans le Sud algérien au début de l'année 2020, que la véritable rencontre s'est faite. J'ai cherché dans la bibliographie de Dib, un texte qui pourrait résonner avec le lieu de résidence. Et j'ai trouvé : un court roman publié en 1992, Le désert sans détour. Ce texte m'a tout de suite séduit. Il y a en dehors d'un aspect de fable ou de conte oriental, une dimension universelle où l'on peut trouver à la fois Cervantès et Beckett ». Les illustrations élégantes de Jacques Ferrandez ajoutent de la lumière et de la couleur au récit. En fin de livre, un carnet du désert recense les aquarelles et esquisses que l'auteur a réalisé, montrant, entre autres, l'ancien ksar bâti sur l'oued Zousfana, la grande dune de Taghit.