L'histoire :
Le besoin de grand air se fait ressentir. Lilith décide de partir en randonnée avec une amie. Direction la Bretagne et le GR34. Il suffit de bien regarder les indications pour trouver son chemin. Le plus important repose sur des instants de tranquillité pour lire ou se baigner. En cours de route, elles arrivent par hasard chez Popeye qui propose un gîte pour tous les pèlerins de passage. Lilith décide de profiter d'un repas pour faire plus ample connaissance avec lui. Malgré la soixantaine, il dégage quelque chose de particulier. Pour la peine, elle restera quelques jours. Ils feront l'amour avec passion. Lui doit partir retrouver sa mère mourante et elle rentre chez elle. La surprise qui l'attend est de taille. Alors qu'elle avait été déclarée stérile, là voilà enceinte. Toutefois, pas de nouvelle du géniteur. Le confinement l'incite à partir rechercher Popeye, pour profiter de la nature et en savoir plus sur cet homme si gentil. En attendant, pour proposer un monde meilleur à son bébé, elle va le construire. Elle commence un ouvrage qu'elle nomme Pépille où elle note ses découvertes et ses expérimentations. Le projet de jardin-forêt prend de plus en plus forme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette bande dessinée ne se construit pas uniquement sur le suivi de la vie d'une jeune femme. Laëtitia Rouxel en profite pour aborder de nombreux sujets. La question écologique est prégnante. Au début, c'est juste une perte d'espoir dans l'avenir. « Tu sais, Popeye, ça fait vingt ans que j'milite, mais là je crois qu'on est foutus ! On va tous griller, mais avant tout choisir entre le cancer, la PMA, la famine, la noyade... ». L'interlocuteur lui remonte le moral en disant qu'il est passé aussi par cet état d'esprit. Depuis qu'il a découvert la permaculture et lu quelques ouvrages, cela a tout changé. Une démarche similaire se fait également pour le personnage principal. Elle décide de déployer un jardin-forêt pour son fils, Adam. Les références bibliques étaient-elles vraiment utiles pour évoquer le renouveau ? L'auto-fiction est certes en grande partie romancée, elle montre un autre choix de vie. Et elle le fait seule avec un bébé. Elle ne pourra pas sauver la planète toute seule. Néanmoins, elle décide de faire quelque chose de concret. Tout semble un peu trop beau, puisque tout réussit. N'est-ce pas trop idyllique ? Un thème similaire était déjà abordé dans sa précédente bande dessinée, Deux mains dans la terre. Le bilan est plus nuancé voir négatif. Faut-il engendrer une famille pour penser autrement ? Graphiquement, l'autrice appose des aquarelles qui apportent beaucoup de légèreté, de délicatesse et de douceur. On connaît la précision de son trait. Elle préfère mettre plus l'aspect enfantin pour rendre le récit plus authentique. L'environnement est gentil et généreux. La question du changement climatique pointe le bout de son nez en fin d'album. Un problème sur lequel, elle ne s'étend pas. Etrange de clôturer en partie sur ça. La nature trouvera t-elle la bonne solution pour s'équilibrer ? L'humain l'y aidera t-il un peu aussi quand même ?