L'histoire :
Speed, Braddock, Casey Ribback et le général Matthews sont vraiment dans une situation délicate. Le toit de l'hôpital est complètement dévasté et il faut qu'ils fuient d'urgence Carson City. En effet, dans quelques minutes, le missile Jiminy va arriver et semer le chaos dans la ville. Braddock a une idée : il éventre le dernier zombie encore « vivant » et récupère toutes ses tripes… plus de sept mètres d'intestins qui serviront de corde pour sauter sur l'autre immeuble d’en face. Grâce à la rigidité cadavérique, ce câble improvisé sera suffisamment solide pour supporter leur poids. Matthews apprécie l'idée folle de Braddock, même s'il a des doutes sur sa capacité à lancer correctement cette corde. Pourtant, Braddock y arrive sans aucune difficulté et attache les intestins. En fixant sa ceinture, il glisse comme sur une tyrolienne et le groupe parvient rapidement sur l'autre immeuble, non sans quelques frayeurs. Speed est impressionné et regarde en contrebas. Mais Matthews presse ses hommes : le missile est en route et ils n'ont plus de temps pour s'arrêter. Casey appelle l'ascenseur, même s'il redoute de découvrir ce qui se cache à l'intérieur au moment où les portes s'ouvriront...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement, Apocalypse sur Carson City devait se terminer sur ce tome. Mais voilà que deux albums seront nécessaires pour clore cette série zombiesque à l’humour aussi débridé que les non-morts. Une bonne histoire de zombies qui se respecte offre un final sanglant et Apocalypse sur Carson Cityne déroge pas à la règle. Tous les personnages (ou presque) sont au même endroit, là où la crise est la plus forte. L’action peut donc totalement exploser. Griffon lâche les chevaux ou plutôt les morts-vivants et fait dans le gore tous azimuts : sang qui gicle, tripes à l’air, tentacules immondes, bouches voraces, explosions et fusillades… Ça pète de partout, le rythme est insoutenable. Pire que les zombies, il y a Linda Piranha dont les transformations et la monstruosité atteignent des sommets. Sa taille effroyable dépasse même les immeubles. On ne compte plus les gueules pleines de crocs qui parsèment cette immondice. Linda Piranha VS Steven Seagal et Chuck Norris, ça fait un sacré combat en perspective ! Le final ne s’embarrasse plus de subtilités scénaristiques : les différentes intrigues que menait Griffon se concentrent désormais en un seul point, un épicentre de violence et de sang. Bourrin à souhait, l’opus en fait des tonnes, comme une sorte de caricature bouffonne du genre zombies. L’humour n’est jamais très loin et l’histoire est toujours un réservoir de clins d’œil à des séries B voire Z. Griffon multiplie les références à l'univers geek qui, mises bout à bout, constituent une histoire en soi… Un peu comme les éléments monstrueux qui assemblent l’immonde Linda Piranha. Vous reconnaîtrez Jurassic Park, L’évadé d’Alcatraz, Street Fighter et même… Billy Wild, la série précédente de Griffon. Ce déluge de violence et de références geek vaut surtout pour le dessin. A l’image de l’action qui se déchaîne, le style graphique devient complètement fou. Griffon décloisonne les cases pour mieux rendre compte de l’abominable Linda Piranha et le mouvement des personnages est ultra dynamique. De nombreuses cases ne contiennent plus de textes : le visuel prend le dessus sur le blabla, à l’image de l’action de ce tome. Le cadrage ultra efficace, le découpage survitaminé et la caricature du trait est un véritable bonheur des yeux pour incarner ce festival d’actions. Là encore, ça ne fait pas dans la dentelle, mais tels les zombies, on dévore cet avant-dernier tome… et on en redemande !