L'histoire :
Les frères Blackwood et l'équipe du général Matthews sont dans un sacré pétrin. En effet, le monstre horrifique qui a pris la place de Linda est en passe de détruire tout l'hôpital et de les tuer dans un grand chaos. Pourtant, il faut compter sur l'étonnante force de Buster. Depuis qu'il a été mordu, ce dernier est doté d'une vitalité surhumaine. Malgré son bras squelettique, il peut encore fait face au gigantesque monstre et il lui assène des coups puissants avec une machette improvisée (la pale d'un hélicoptère !) Le combat est terrible, quand soudain, une musique retentit sur tous les hauts parleurs de la ville. C'est la fameuse chanson d'AC/DC Hell's Bells ! Le général est le seul à ne pas être surpris. C'est le signal que le plan Jiminy est en marche. Ils n'ont donc plus que 17 minutes pour trouver un abri sûr, avant que le missile n'explose au centre de la ville ! Une seule solution : demander à cet imbécile de Speed de leur indiquer une cachette proche. Le désormais nouveau autoproclamé shérif réfléchit et propose plusieurs solutions : le supermarché est doté de toilettes, mais l'endroit doit grouiller de zombies. Le campus universitaire peut être une option, mais le général refuse car il y a trop de voies d'accès. Speed pense alors au camp de vacances de Crystal Bay mais l'endroit est trop éloigné et trop proche du lac, qui regorge de bêtes immondes. La vieille usine de métallurgie pourrait être le bon plan, car elle est abandonnée depuis quelque temps. Ils n'ont pas le temps de finir leur réflexion que Buster se jette sur la créature pour lui donner le coup fatal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le temps qu'on attend la conclusion de Apocalypse sur Carson City, la voici enfin avec ce tome 7 (ou tome 6 partie 2) ! Huit ans après le début de cette histoire déjantée de zombies, l'épilogue répond à toutes les questions. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'attente valait le coup ! Guillaume Griffon termine sa série en feu d'artifice et tous les points forts de la série sont ici décuplés, comme s'ils étaient boostés par une morsure de zombie. Le rythme est haletant et les surprises énormes. Le jeu des flashbacks vous fera trembler jusqu'au bout. Bien sûr, les clins d'œil pullulent, faisant de ce récit un patchwork d'hommages monstrueux : un King Kong en couverture, Steven Seagal qui joue du katana, les héros qui changent de niveau comme dans un jeu vidéo, des gadgets improbables à la James Bond, un prisonnier en mode Silence des agneaux, le tout à lire sur fond de bande-son rock ! Même la montre Kazio est une référence geek. Que des scènes mémorables, donc, et appelées à devenir cultes (les références seront peut-être elles-mêmes prises comme référence, qui sait?). Les dialogues envoient des punchlines de haut niveau. On se délecte notamment des paroles du général, génial égocentrique pince-sans-rire qui parle d'événements effroyables dans un langage soutenu et raffiné. Pourtant, le plus jouissif dans cette conclusion explosive, c'est le graphisme de Griffon. Ce dernier opus monte encore d'un cran dans l'horreur et le gore caricatural, avec des scènes cauchemardesques et des doubles planches extraordinaires. Pour retranscrire l'invasion et la menace rampante, l'artiste ne ménage pas sa peine. Il multiplie les détails, les immeubles ravagés et les combats sanglants, sans compter un zoo digne d'un enfer sur terre. Pour accompagner le tout, une rubrique nécrologique refait le point sur les nombreux morts de la série. Cette conclusion en apothéose est puissante et impressionnante. Comme dit le général Matthews : « C'est bien le strict minimum pour cette mission qui était, je dois le reconnaître, particulièrement corsée ».