L'histoire :
Février 1942, la guerre gagne l'Australie lorsque l'aviation japonaise bombarde l'île. Juillet 1945, le pays devient terre d'asile des forces libres américaines après que l'orage nucléaire ait consacré la suprématie nazie sur le monde. Pourtant, un parti national socialiste est créé par une frange de la population qui souhaite la paix et un rapprochement avec l'Allemagne. Le parti du Requin « S.H.A.R.K. » est rapidement décrété illégal par les autorités, ses membres sont pourchassés et emprisonnés. Et c'est ainsi, qu'en novembre 1946, un détenu du nom de Worh arrive au camp de Rabbit Flat en plein désert de Tanami. Connu pour être un sacré trouble-fête, il est accueilli par le gouverneur en personne. Le vieux soldat à la jambe de bois – ou presque puisqu'il ne peut se déplacer sans sa canne – entend le mâter dès le départ ! D'ailleurs, cela n'est peut-être pas même nécessaire. Les membres des S.H.A.R.K ne sont guère appréciés à Rabbit Flat ; ils sont en effet considérés comme des moins que rien par les prisonniers S.S. qui tiennent le camp...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis la bonne surprise de l'hiver 2010, l'uchronie développée par Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat a fait de nombreux petits. Jusqu'alors assumé pleinement par leurs soins, le succès grandissant a poussé la jeune équipe à s'agrandir et à confier le dessin de ce 6ème album à Ryan Lovelock et les couleurs à Giusy Gallizia. Et, disons-le de suite, pour un résultat des plus probants ! Désormais accaparé par leur nouvelle série Chaos team, Ronan Toulhoat ne pouvait en effet plus suivre et accorder à l'univers issu de Block 109 toute l'attention qu'il mérite. Le scénario imaginé par Vincent Brugeas part encore vers une autre direction et explore une autre partie du monde dévasté par la guerre nucléaire : la grande île aborigène. Toujours écrit tel un one-shot, ce scénario recèle les ingrédients nécessaires à tout bon thriller, à la fois surprenant et explosif, dans la lignée de ses prédécesseurs. Une sorte de huis-clos carcéral raconté d'une certaine façon à la première personne, pour une meilleure immersion du lecteur. Côté graphique, si l'on n'a pas remarqué que la signature a changé, on passerait presque à côté. Preuve que le duo d'auteurs transalpins fraîchement dégoté est parvenu à reproduire très fidèlement une griffe unanimement reconnue et appréciée. Un trait réaliste ciselé et surligné, une mise en lumière brillante et soignée. Certes, Ronan Toulhoat a supervisé le découpage des planches, mais le mérite est réel, l'essai transformé ! Si l'uchronie apocalyptique reste de cette qualité-là, il est fort probable qu'elle fasse à l'avenir d'autres petits encore, qui en appelleront encore et encore... Un vrai satisfecit public !