L'histoire :
Nous sommes à Paris, dernier bastion de la nouvelle Europe Catholique, 57 mois après l’invasion extra-terrestre. Sur les marches du Sacré-Cœur, Agathe reçoit la reddition du commandeur des forces catholiques venu jeter son fusil à ses pieds (du moins à son fauteuil). Un accord est intervenu entre les deux partis qui, désormais, seront alliés. Les ultimes combattants récalcitrants sont d’ailleurs en passe d’être mis au pas. Ainsi, non loin de là, l’équipe de John Clem opère en souterrain pour désarmer ces derniers. Il faut s’efforcer de faire dans la douceur avec ces nouveaux « alliés » et les neutraliser sans trop les blesser. Protégés par leurs armures de technologie extra-terrestre, les membres de la Chaos Team progressent facilement… Ce qui ne les empêche pas d’être victimes d’une attaque à l’explosif plus impressionnante que dommageable (…). Finalement, c’est grâce à Stiann, jeune recruté dans le groupe, que le boulot est fait et encore une fois rondement mené ! Pourtant, alors que l’on se congratule à Paris, le vaisseau de Kyle est abattu au-dessus de Mourmansk. Rapidement, Agathe et son frère sont alertés par un message d’un certain prétendu tsar de toutes les Russie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que le lecteur est encore stupéfié par la nouvelle mise en abîme imaginée, c’est en résumé par cet entrefilet que se termine l’album : en raison d’un succès public mitigé, la série Chaos Team verra son ambition revue à la baisse. Plus que trois tomes sont à venir et ils seront étalés sur les trois prochaines années (…). Dommage. Mais il est vrai que dans la jungle présente de l’édition bande dessinée, il n’est pas évident d’installer une série sur la longueur. Chaos Team n’était peut-être pas assez originale ou alors trop « segmentée », s’adressant en priorité à un lectorat masculin aimant la SF bien musclée, sur fond de syncrétisme ésotérique. Peut-être. Reste que la qualité des albums réalisés par le duo Brugeas-Toulhoat n’est pas à mettre en cause. Sur cet opus, John Clem fait preuve d’amateurisme et entraîne son équipe dans un piège grossier imaginé par l’autoproclamé nouveau « Tsar de toutes les Russies ». Si l’intrigue paraît simpliste, son efficacité est réelle de par la trame de fond toujours mystérieuse et les caractères trempés des personnages, chaque fois davantage révélés... Les planches de Ronan Toulhoat s’apprécient toujours autant et se dévorent sans ménagement. Son travail est d’autant plus mis en lumière par celui de Marion Volpé, venue signée une jolie histoire courte en fin d’album, en tant que « stagiaire », emprunte de l’ambiance graphique développée par son aîné. Alors si la Chaos Team n’est certes pas la série de l’année, il reste à la consommer et recommander sans ménagement. Puisqu’il est encore temps…
