L'histoire :
En dépit de ses aventures passées, Wooker demeurait sceptique. Pourtant, la vie existait bien en dehors d’Egosfer. Après avoir pénétré le cratère d’un désert, la navette Welldone se pose en une grotte abritant un lac et une flore développée. Là, les forces d’opposition à Ego-one ont installé leur QG, construit des habitations et des installations aérospatiales. Pas encore pleinement conquis par sa nouvelle vie, l’ex « Ego-fidèle » reçoit le comité d’accueil très fraîchement. Repris de volée par le patriarche, il part finalement bouder, maugréant à propos de ce « trou à rats » et de la « dictature » de la liberté… En orbite, l’armée « officielle » commandée par le terrible androïde Astérion, recherche, elle, activement les fugitifs. Plus vite le siège de la rébellion sera localisée, plus vite la menace sera écartée, anéantie, pulvérisée ! Les jours passent, mais pour Wooker le moral ne semble pas s’améliorer. Sauver l’humanité ? Supprimer Egovox ? La seule chose qu’il voit, c’est que sa vie a été mise en pièce et que les belles paroles de « Milk-shake » ne le convainquent point. Sans parler de Leïto, cette langue de vipère, qui aimerait qu’il trouve sa voie, qu’il devienne quelqu’un, voire quelqu’un pour quelqu’un : de quoi regretter le paisible diktat d’Ego-one…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La bande dessinée franco-belge chez Akileos, elle respire ! L’éditeur spécialisé en effet dans l’importation d’Outre-manche ou d’Outre-atlantique – dans les comics pour faire court – possède néanmoins dans sa manche un atout hexagonal en la personne de son scénariste maison, Céka. L’auteur déçoit rarement et, prolixe, multiplie les titres de genres divers. Son trait narratif : des planches épurées, s’épargnant de trop lourds dialogues, claires et dynamiques, des planches qui « respirent » donc. Résultat, à l’instar d’un titre comme Egovox, la lecture gagne en plaisir pur (même si les amateurs nourris à Martin ou Jacobs peuvent rester sur leur faim). Série SF, Egovox connaît ses classiques et ce deuxième volet rappelle même furieusement la saga cinématographique des Star Wars. Des personnages aux faux airs de Leia ou de Han Solo, l’attaque reprise de la seconde Etoile noire, le design des vaisseaux (comme celui amiral), etc. C’est voulu, c’est certain, même si cela n’est pas explicitement dit (et c’est aussi une trilogie !). Mais Egovox ce n’est pas seulement de l’aventure. C’est aussi une réflexion – logique pour de la SF – sur notre humanité. « Que savez-vous de toutes ces choses qui font notre différence ? Comment devient-on quelqu’un, quelqu’un pour quelqu’un ? », interroge-t-on. Ce deuxième opus ne titre-t-il pas : Le jour où je me suis rencontré ? A la fois série réfléchie et lecture divertissante, Egovox s’adresse à un très large public. Et il est peu probable que vous soyez déçus…