L'histoire :
Le processus d’autodestruction de l’Ego-sphère est en cours. La question de savoir qui Ego-one fut-il vraiment – prophète, chimère, escroc ? – apparaît désormais secondaire. Afin de préserver l’humanité, il faut à Wopper et ses amis mettre la main sur le fameux code source imaginé « pour parer à toute tentative d’asservissement artilect ». Mais, compte tenu de l’urgence gravissime de la situation, ce code a-t-il seulement un fondement ? En tout état de cause, il n’a pas fonctionné. Et pourtant, Well-done est formel : ce code est le seul espoir de stopper les sombres desseins d’Astérion et de son armada androïde (…). Alors qu’il s’affaire à des tâches ménagères, Milk-shake réfléchit. Tout robot qu’il soit, il n’est pas dénué de jugeote. Pourquoi le Grand maître cherchait-il tant à protéger Onoff ? Une évidence lui vient : peut-être le code source réside-t-il dans la mémoire de son compère ? Il s’empresse d’en faire part à Wopper et Leïto alors encore au lit (Oups !). Si le code source existe bien et que le Grand maître y veillait, alors il n’est pas impossible qu’Onoff le garde. Cependant le disque dur du robot a été endommagé lors de la répression de la rébellion. Le code a disparu. La menace d’Astérion se rapproche et tout espoir semble perdu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile – voire impossible – de s’affranchir des références qui peuplent nos imaginaires. Plutôt que de renier et de vouloir se départir des Star Wars, Matrix, Blade Runner et autres incontournables du genre, Céka et Yigaël ont imaginé une trilogie s’en inspirant intelligemment. Plutôt que de rechercher une originalité incertaine, ils ont fait le choix d’un univers crédible multipliant les clins d’œil. Ainsi – et c’est Céka qui le confesse au sein d’un dossier (en fin d’album) revenant sur les sources d’inspiration scénaristiques et graphiques de la série – la tour Eiffel émergeant du néant en couverture reprend bien évidemment la scène finale de La planète des singes, figurant la statue de la Liberté ensablée ! Truffé d’effets comparables, EgoVox réussit à captiver son lecteur sans peine. Conclusion de l’aventure, Une bien belle journée pour mourir s’articule tout autour de la menace de disparition de l’humanité… si Wopper et ses compagnons ne parviennent pas à mettre la main sur un prétendu code source inventé par Ego-one « pour parer à toute tentative d’asservissement artilect » (Ouf !). Tonalités grave et humoristique se marient habilement pour une lecture plaisante. S’emballant, l’intrigue prend naturellement le pas sur les personnages à l’exception de Milk-shake – amoureux ! – qui tire son épingle du jeu. Côté dessin, Yigaël reprend la mise en couleurs sur ce dernier tome et réussit, du même coup, une partition très homogène. Les tons choisis épousent avec bonheur un crayonné fin et appliqué. Et l’on referme EgoVox à regret, avec l’espoir – qui sait ? – d’embarquer dans l’avenir pour une prochaine trilogie…