L'histoire :
Ce jour enfin, Joseph K. vient se présenter aux portes de la Loi. Seulement le gardien refuse de le laisser entrer. Pour l’heure c’est impossible. Plus tard ? C’est possible, mais pour l’instant donc, c’est impossible… L’affaire avait débutée il y a des mois, un petit matin, alors que huit heures était passé et que Mme Grubach n’avait pas encore apporté à son locataire son petit déjeuner. Joseph K. fut en effet ce matin-là surpris au saut du lit par deux policiers venus lui notifier son arrestation. Que juste lui reproche-t-on ? L’inspecteur arrivé peu après ne le savait pas non plus. La seule certitude qui lui était répétée c’est que la Loi ne fait JAMAIS d’erreur. S’il est mis aux arrêts c’est que Joseph K. a commis un acte condamnable et il est vraiment indécent que, coupable comme il est sûrement, il ose se plaindre et contester. Et puis, l’inspecteur fait remarqué qu’être arrêté n’est pas très grave puisqu’on le laisse libre. C’est une arrestation de principe quoi. Néanmoins, Joseph K. entend bien ne pas se laisser faire. Fondé de pouvoir de son état, le petit officier, la police partie, se rend à son travail. Son patron qui souhaite se ménager les faveurs d’un employé plein d’avenir l’invite à déjeuner dimanche. Mais ce dimanche matin, Joseph K. est attendu à son « premier » (!) interrogatoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le livre est un incontournable du genre, une œuvre encore il y a peu au programme du baccalauréat littéraire. Le qualificatif de « scolaire » peut faire peur, sinon paraître pénible. De même le support romanesque (au sens premier du terme) détourne beaucoup du public possible. Pourtant, le chef d’œuvre de l’Absurde signé Kafka, satire acerbe du carcan législatif – plus largement sociétal – recèle des trésors de réflexion. Alors l’adaptation fidèle et claire réalisée par Clod et Ceka, si elle ne restera pas à l’instar de sa source d’inspiration comme un must, est vraiment une bonne nouvelle ! Un grand format, une ligne épurée et moderne, un découpage classique mais efficace (…), le travail est indéniablement soigné. Le plus dur est toujours de faire simple (sans perdre trop de substance du message porté). La narration choisie suit une chronologie typique, si l’on excepte la scène introductive qui boucle le récit en apposition à la conclusion. Point de voix « off », les auteurs se passent de narrateur pour privilégier vie et dialogues, cela donc en accord avec le rendu recherché : la simplicité. Complexe et dense Le Procès trouve ici une adaptation très réussie. L’essentiel du texte est figuré et compris, le côté ludique en plus. « Ce qui se conçoit clairement s’énonce de même ».