L'histoire :
Juillet 1789, au moment même où tombe la Bastille, dans les ruelles d’un Paris en feu, une belle égyptienne perd la vie. Neuf années plus tard, sous le commandement du général Bonaparte, le corps expéditionnaire français quitte Toulon. Cette expédition militaire se double d’un contingent scientifique, dont le Professeur Ormandy et son jeune assistant Julien font partie. Rejoint sur le navire par son père, sa sœur Cléo et Youssouf leur protecteur, le jeune scientifique observe la rapide prise de Malte par l’armée napoléonienne. La nuit suivante, en plein orage, Cléo assiste médusée à la transformation du petit fennec qui l’accompagne en gros égyptien doué de pouvoirs magiques. Sous couvert du secret, Youssouf ne tarde pas à fournir à la jeune fille quelques explications en évoquant la légende de Maat, déesse de l’ordre et de la justice. Jadis, ayant réussi à rétablir l’harmonie sur terre, la fille préférée d’Atum-Râ subit la rébellion du Dieu Seth. L’équilibre de l’Univers étant à nouveau menacé, Maat acculée n’a d’autre alternative que la fuite. Emportant dans ses bagages une plume très convoitée, elle prendra apparence humaine en de multiples réincarnations qui la conduiront à rencontrer à la fin du 18e siècle un riche marchand français…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Présent sur presque toutes les têtes de gondoles de nos librairies, Maat est le tout premier ouvrage scénarisé par Ennio Ecuba et Vincenzo Lauria. Pour ce baptême du feu, les deux italiens livrent un récit agréable, dynamique mais auquel il manque un petit quelque chose. Leur BD oscille (au rythme de la balance divine ?) entre plusieurs genres, sans jamais laisser à l’un d’eux la place de s’exprimer réellement. Aux références historiques détaillées se mêlent des légendes égyptiennes (dans lesquelles le néophyte se noie), des situations comiques, de l’action, du fantastique… Mais le liant indispensable à la richesse de ces bonnes intentions est absent. Il aurait pu venir des personnages, mais là encore aucun d’eux ne parvient à se détacher… ex aequo jusqu’au dernier. Le dessin de Vincenzo Cucca renforce le trouble. La rondeur du trait et plus encore le coté cartoon (on croit des personnages tout droit sortie du dessin animé Candy ou de l’univers Disney) donnent au récit une orientation enfantine, parfois malvenue. La mise en couleur est quant à elle réussie et l’utilisation de l’espace graphique souvent judicieux. Plein de bonnes idées, si ce livre sans prétention ne bouleverse pas le bédéphile, il fera passer un agréable moment à tout lecteur envieux d’un simple moment de détente. A ranger à cotés des films d’aventures des années 50/60 par exemple…