L'histoire :
8 mai 1945. A la tête du Reich nazi depuis l’assassinat d’Hitler, Himmler ordonne l’opération Nuit Noire. Le feu nucléaire s’abat la côte Est américaine, pendant deux mois. New-York est rayé de la carte. Mais alors que l’île de Manhattan avait été jusqu’alors « relativement » préservée, au printemps 1947, un virus expérimental y est testé. L’hiver de la même année, un petit de groupe de soldats germaniques est dépêché au pied de feu la Statue de Liberté. Le commando est composé d’un officier, d’un sniper, d’un éclaireur, d’un professeur, d’un spécialiste et d’un journaliste. 6 hommes pour une mission au double objectif : évaluer les résultats de l’attaque bactériologique et récupérer le contenu confidentiel d’un coffre d’une banque de Manhattan. Une progression difficile commence au milieu des ruines des gratte-ciels abîmés, rapidement interrompue par la mort « accidentelle » du reporter et photographe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors qu'en cet été 2011, sort sur les écrans un préquel à La Planète des singes (dont l’image d’une Statue de la Liberté ensablée hante encore tous les esprits), Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat nous reviennent à la rentrée avec de nouvelles misères en perspective pour la célèbre dame. Troisième variation issue de « l’univers Block 109 », New York 1947 imagine la mégapole américaine ravagée par le feu nucléaire et devenu le théâtre d’une terrible attaque bactériologique. Au milieu des ruines urbaines, un petit groupe de soldats germaniques est missionné afin de récupérer le contenu confidentiel d’un coffre-fort dans une banque de Manhattan et d’évaluer les résultats du virus expérimental… Pour qui connaît un peu la géographie du sud de l’île, le voyage est saisissant ! De l’embarcadère pour Ellis Island à la cathédrale Saint-Patrick, ce périple angoissant au cœur de ce qui fut Wall Street – le poumon financier de la planète – réserve bien des surprises au voyageur imprudent. Le scénario mariant une fois encore fantastique et horreur joue sur les faux-semblants et les non-dits plus ou moins explicites. Côté dessin, la progression d’album en album est flagrante, la maîtrise de la lumière toujours aussi bluffante et l’intégration des différents plans à l’image de mieux en mieux rendue. Et que dire du mouvement… Bref, une profondeur visuelle peut-être unique à ce jour en bande dessinée ! En dépit d’un dénouement incertain, cette partie de « sauve-qui-peut » se révèle donc incontournable. Après un voyage au-dessus des nuages, un détour par l’Afrique puis cette escale « évolutionniste » aux Amériques, il sera temps, au printemps 2012, de regagner la Germanie d’où tout est parti...