L'histoire :
Sur l’île de Rhodes, en 295 avant J.C., Charrès cultive son champ en attendant une récolte qu’il espère bonne. L’agriculteur, son fils Andréas et son esclave Dimitrios se rendent au marché afin de vendre quelques uns de leurs légumes. Après une longue journée, Charrès offre à ses compagnons une tournée générale. La nuit tombée, ils rentrent chez eux, passablement éméchés. En chemin, ils tombent sur un éléphant et son maître, un égyptien, au milieu de la route. Au petit matin, Marina, la femme de Charrès, le sort de sa torpeur et lui demande ce que fait un éléphant dans leur jardin, exigeant qu’il s’en aille. Charrès propose alors à sa femme d’aller au restaurant, laissant ainsi l’égyptien s’occuper du champ et de la plantation des graines. La journée passe et au petit matin, Charrès constate que son champ est rempli de légumes et de fruits à la taille gigantesque ! Passé la surprise, il part vendre au marché sa récolte, ce qui provoque un véritable engouement de la population mais aussi la haine et la convoitise des autres exploitants agricoles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’Histoire a été traitée de multiples façons dans le milieu de la bande dessinée : fidèle (Fritz Haber) ou uchronique (L’histoire secrète). Ce Petit conte léguminesque nous propose de découvrir comment le colosse de Rhodes a été construit ou plutôt les événements qui ont amenés à sa construction. L’inspiration d’Eric Sannier, ancien libraire, est totalement loufoque et met en exergue un sens de l’humour des plus absurdes. Il faut franchement avoir de l’imagination pour mettre en relation des fruits énormes et le colosse de Rhodes ! Certaines scènes sont très drôles, comme le rival de Charrès, le perse, qui le jalouse mais qui fabrique finalement des plats géants pour y mettre les légumes géants ! Charrès vend tellement de légumes que de nombreux restaurants doivent fermer quasiment toute la journée afin d’arriver à les éplucher ! Cette histoire est mise en image par Lionel Richerand qui nous fournit des planches en noir et blanc très détaillées, à l’encrage appuyé. Son style est à mi-chemin entre le réalisme et l’humoristique et sied à ravir au récit. Petit conte léguminesque est un bon moment de distraction que tous les fans de « farce philosophique » (dixit Richerand lui-même) devraient fortement apprécier.