L'histoire :
Paris, à l’été 1856. Alors que la guerre de Crimée vient de s’achever et que les restes de l’homme de Neandertal ont tout juste été découverts, le jeune Antonin Phylifandre prend connaissance d’une lettre de sa tante Ursuline. Celle-ci l’invite à venir prendre le thé accompagné de quelques biscuits. Un horizon très éloigné des perspectives et rêves d’aventures de notre intellectuel féru d’Histoire. La chaleur qui règne sous les combles de sa chambre l’invite cependant plutôt à piquer un somme. L’homme se perd dans ses pensées… Rêve ou réalité ? Toujours est-il qu’un mystérieux chat noir lui apparaît en songe. Désireux de l’approcher, l’animal se sauve sur les toits. Une course-poursuite s’engage entre les méandres des cheminées, puis par des sous-sols obscurs, la créature se métamorphosant en chemin en femme dénudée, jusqu’à la table de la tante Ursuline qui l’attendait avec biscuits et thé ! Quelle étrange histoire, vous avouerez ! A l’autre bout de la méditerranée, la belle Mirage s’apprête de son côté à faire une autre découverte : la couronne du dieu Ptah dégagée des sables d’Egypte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir lancé récemment les aventures de Delilah Dirk et le Lieutenant turc (2 volumes disponibles), les éditions Akileos poursuivent dans cette même veine d’inspiration classique et grand public. Mêlant Histoire et fantastique, le récit proposé par Stygryt et Mikel Janin épouse pleinement les aspirations d’une époque férue des mystères de l’univers. Champollion passé par là, les charmes de la civilisation égyptienne séduisent en effet nombre des grands esprits de cette fin de XIXe siècle. L’espoir – insolent – est peut-être celui d’accéder à la connaissance de dieu (…). Bâti sur l’idée d’une indifférenciation entretenue entre rêve et réalité, ce premier volume des aventures d’Antonin Phylifandre offre un sympathique patchwork baroque fait de curiosité intellectuelle, de péripéties archéologiques, de rebondissements oniriques, ainsi que de cruauté envieuse et assassine. L’album ne s’interdit en effet rien, tant dans l’enchaînement souvent sans ménagement des différentes scènes, que dans le traitement parfois cru de ces dernières, ouvertement dénudées ou soudainement sanglantes. Quoiqu’il en soit, la lecture se révèle étonnement plaisante et, si la fin peut paraître un peu précipitée, une suite est annoncée au cœur de l’Afrique noire qui dévoilera – espérons-le – un peu plus du mystère de cette couronne de « Ptah-Horus-Den ». Côté graphique, le style se veut réaliste et un brin « classieux ». Il est à souligner une mise en couleur particulièrement réussie, proposant une indéniable profondeur aux vignettes réalisées. Un ensemble de bonne tenue, donc, à revoir et confirmer.